St-MICHEL







Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918). 

 COMMUNE DE St-MICHEL-D'ENTRAIGUES

Superficie : 245 hectares 76. — Population — 1209 habitants.

La commune de Saint-Michel est la plus petite du canton et même de l'arrondissement d'Angoulême, et pourtant, sur ce faible espace de deux cent quarante-cinq hectares, se trouve agglomérée une population de douze cents habitants. Cette population, qui n'était que de six cent soixante-seize habitants en 1870, a toujours suivi une marche ascendante depuis cette époque.

Ce n'est point la qualité du sol qui donne à cette commune son importance ; car, sauf dans la partie riveraine de la Charente, où l'on rencontre surtout d'excellentes prairies, le terrain est maigre et n'est propice qu'à la culture de la vigne, qui, depuis l'invasion du phylloxéra, a complètement disparu et n'a pas été reconstituée. Mais, si le sol est pauvre, l'industrie est très active, et l'abondance des cours d'eau a fait établir d'importantes usines dans les environs du bourg.

C'est d'abord l'usine à papier du Martinet, située sur la Charrau et appartenant à MM. Alamigeon frères. Cette papeterie a remplacé une fabrique de chaudronnerie dans laquelle les pièces de cuivre étaient battues par un énorme marteau, mû par la force de l'eau ; de là vient le nom de cette usine.

L'industrie est, en outre, représentée par la très importante papeterie de Bassau, mue par la Charente, à laquelle la Société Laroche-Joubert et Cie a donné un développement considérable ; citons également une fabrique de sabots établie au Petit-Saint-Michel.Un petit embranchement relie, depuis quelques années, la Poudrerie nationale à la station de Saint-Michel et lui donne une nouvelle importance.

Outre les voies de communication dont nous venons de parler, le bourg de Saint-Michel est mis en relations directes avec la commune voisine de La Couronne par un chemin d'intérêt commun de création assez récente.

Le bourg de Saint-Michel-d'Entraigues (149 hab.), situé à quatre kilomètres ouest d'Angoulême, doit son nom à la position pittoresque qu'il occupe entre trois cours d'eau : la Charente, qui limite la commune au nord ; la Charrau, à l'ouest et les Eaux-Claires, à l'est. Il possède un bureau de poste.

Ce bourg serait assez insignifiant, si les regards n'étaient attirés par l'originalité de sa petite église.

Cette église, de forme octogonale, rappelle l'église du Saint-Sépulcre et cette analogie l'a fait classer parmi les monuments historiques. Elle fut construite en 1137 par Lambert, évêque d'Angoulême, pour servir d'abri aux pélerins qui se rendaient en Terre-Sainte. Plus tard, elle devint paroissiale. De 1848 à 1850, on la fit restaurer à grands frais, en ayant soin de lui conserver sa forme originale.

On remarque, au-dessus de la porte, un bas-relief représentant Saint-Michel terrassant le démon. Autour des absides, des modillons symboliques attirent les regards par leurs formes grotesques et variées ; c'est toujours, comme dans tous les monuments de cette époque, la personnification des péchés capitaux.
On peut lire encore, sur les murs ou les poutres de quelques maisons du bourg, de curieuses inscriptions, gravées par les pélerins qui stationnaient près de l'église de Saint-Michel.

Au village de Bassau, on traverse la Charente sur un pont, édifié à l'endroit où se trouvait autrefois un autre pont construit par  les Romains. Ce pont appartenait à la voie romaine d'Angoulême à Saintes, que l'on a appelée plus tard Chemin des Anglais.

La Colonie est une suite de maisons, construites en bordure de la route de Bordeaux par les soins de MM. Laroche-Joubert, et servant de logements aux ouvriers de leur usine de l'Escalier.

La propriété du Petit-Girac appartenait autrefois à un philanthrope angoumoisin, M. Leclerc-Chauvin, qui, à sa mort, en fit don à la ville d'Angoulême, sous condition qu'elle en ferait une annexe de l'hospice. Aujourd' hui, cette propriété est un lieu d'asile pour les vieillards de la ville d'Angoulême. C'est une vaste et agréable maison de retraite, où les pensionnaires ont à profusion l'air et la lumière, et qui possède une magnifique garenne.

Les Douhauds (250 hab.), Chantoiseau (161 hab.) et les Brandes (219 hab.) sont trois gros hameaux, très rapprochés les uns des autres, et ne formant, pour ainsi dire, avec le bourg qu'une seule agglomération. Les Sicauds (78 hab.) sont séparés des autres villages par la Charrau.

Aux Saujets, on remarque une belle propriété d'agrément appartenant à M. Délaurier.

La Croix du Milieu est une maison isolée, située -à l'extrémite sud de la commune, sur un sommet élevé, d'où l'on jouit d'un magnifique coup d'œil.

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