Lignières-Sonneville (16186)




Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

COMMUNE DE LIGNIÈRES-SONNEVILLE

Superficie = 1638 h. 34 ; Population = 722 habitants.

Dans le principe, la terre de Lignières était une des plus belles possessions de la famille d'Archiac, qui était elle-même l'une des plus remarquables de la Saintonge.

Cette situation se prolongea jusqu'au quinzième siècle. En 1410, nous trouvons, comme possesseur de Lignières, Pierre Borselle, écuyer, capitaine du château de Bouteville, dont la fille unique,
Amicie Borselle, épousa le 15 novembre 1445, Henri Poussard, chevalier, seigneur de Meursay.

Henri Poussard et Amicie Borselle laissèrent la terre de Lignières à leur fils, Guy Poussard, qui s'unit en premier lieu à Marguerite Bouchard d'Aubeterre Devenu veuf, il se remaria avec Julienne de
Polignac. dame de Brizambourg, etattribualaseigneurie de Lignières au fils qu'il eut de ce second mariage, Charles Poussard.

Le fils de ce dernier, Pierre Poussard, vécut en grand seigneur et éblouit tous ses voisins par son faste et son train de vie luxueux.

Il ne laissa pas de postérité et, après sa mort, la seigneurie de Lignières revint à la branche aînée de la famille, représentée par Charles Poussard, seigneur de Saint-Brice, Saint- Trojan et autres
lieux. Ce fut également un seigneur remarquable, qui devint gouverneur de Dieppe et vice-amiral des côtes de Normandie.

Son fils, nommé aussi Charles, fut élevé comme enfant d'honneur de Jeanne d'Albret, reine de Navarre, et devint ensuite gentilhomme de la Chambre du roi.


COMMUNE DE SONNEVILLES
superficie = 1.043 hect. 06; Population = 343 habitants.

La paroisse de Sonneville dépendait autrefois de l'Election de La Rochelle.

En 1691, les deux tiers de cette paroisse formaient une seigneurie relevant de la baronnie de Tourriers, et précédemment aussi de celle de Montignac. Pour ces deux parties, il était dû à l'évêque d'Angoulême un hommage particulier, dont les droits consistaient en la justice haute, moyenne et basse, en plusieurs cens, rentes et agriers, et des arrière-fiefs. Le devoir en était une paire d'éperons dorés.

Le fief entier fut vendu, le 2 juin 1567, par Louise de Brémond à demoiselle Claude de Vivonne. Mais cette vente ne représentait que certains droits féodaux; car la famille Brouard paraît installée dans le fief depuis le quinzième siècle. En effet, à une date indéterminée, Jean Brouard, écuyer, en rendait le dénombrement à Jean Ier de Larochefoucauld, seigneur de Marcillac, Montignac et Tourriers, sénéchal d'Angoumois et capitaine de Fronsac, qui était mort en 1471.

Le 12 août 1476, Anthoine Brouard, seigneur de Sonneville et des Leurres, est nommé parmi les assistants et signe au contrat de mariage d'Hercule de Massougnes, seigneur de Chanfaron, avec Mathurine Fourestier.

Cet Anthoine Brouard était probablement le père de Gabrielle Brouard qui épousa, le 15 octobre 1599, François Bardonnin, écuyer, fils de François Bardonnin, seigneur de Sansac et de Boisbuchet,
homme d'armes dans la compagnie de trente lancés fournies des ordonnances du roi.
(...)
Jusqu'au commencement du dix-neuvième siècle, la commune de Sonneville, dont le sol, pierreux et revêtu d'une mince couche de terre végétale, se prête difficilement à la culture, demeura presque entièrement inculte. C'est seulement à partir du dix-neuvième siècle que les habitants, mettant à profit les progrès de l'agriculture, se décidèrent à défricher leur sol. On vit alors aux chaumes arides succéder de beaux vignobles, qui donnèrent d'excellents rendements jusqu'à la crise phylloxérique.

Auj ourd' hui, quelques vignobles ont été reconstitués ; mais ils ne paraissent pas devoir prendre une plus grande extension. L'industrie des propriétaires s'est tournée d'un autre côté : de nombreuses et belles prairies artificielles ont été créées, et l'élevage des vaches.
(...)
La route nationale d'Angoulême à La Rochelle traverse la commune de Sonneville, qui est également desservie par la ligne de chemin de fer d'intérêt local d'Angoulême à Matha. Un chemin d'intérêt commun, qui passe au bourg, relie la commune de Sonneville aux communes voisines de Mareuil et d'Anville.

Le bourg de Sonneville 192 hab.), à six kilomètres nord-ouest de Rouillac et trente-et-un d'Angoulême, est construit à environ deux cents mètres de la route nationale. Son église, du treizième siècle, témoigne de l'attachement du pays d'Angoumois aux formes de l'architecture romane. Les fenêtres et autres ornements sont franchement du style ogival; mais la voûte en berceau, à arcs doubleaux très prononcés, est absolument romane. De là, le volume des contreforts, qui ne ressemblent en rien aux sveltes pyramides du treizième siècle.

La commune de Sonneville compte quelques villages, parmi lesquels nous citerons: Mortier (35 hab.), au sommet d'une haute colline ; la Fuie (55 hab.), et le Rondail (12 hab.), vers la limite de la commune de Rouillac ; Chez-Beillard (28 hab.), au nord du bourg; le Petit-Bordeaux, vers la source de la Garonne de Sonneville.

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