Champagne-Vigny 16250

Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

COMMUNE DE CHAMPAGNESuperficie = 815 hect. 70 ; Population = 261 habitants.

Située au nord de Blanzac, la commune de Champagne est traversée, de l'est à l'ouest, par un petit affluent du Né, l'Ecly, qui prend sa source dans la commune, près du village de la Charbonnière. En outre, de nombreuses fontaines entretiennent dans le sol une humidité bienfaisante ; aussi les prairies, tant naturelles qu'artificielles, sont importantes et occupent près du quart du territoire.

Environ quarante hectares ont été replantés en vignes, dont les produits sont convertis en eaux-de-vie très estimées ; les principaux de ces vignobles sont ceux de M. Ducloux, au Maine-Giraud et de M. Blais, au Maine-Cérier. La commune de Champagne est peu boisée.

La ligne d'intérêt local d'Angoulême à Barbezieux a établi une station à huit cents mètres du bourg de Champagne. De plus, la route d'Hiersac à Blanzac (chemin de grande communication n° 7
d'Aigre à Guîtres) traverse toute la commune du nord au sud et de nombreux chemins vicinaux ordinaires desservent les différents
villages.

Le bourg de Champagne (64 hab.), à quatre kilomètres nord de Blanzac et vingt-et-un d'Angoulême, est construit dans une agréable
situation, au-dessus de la vallée de l'Ecly. Il possède une église romane remarquable. Cette église est fort ancienne ; l'abside et la façade méritent l'attention des archéologues. La cloche a eu pour parrain le célèbre poète Alfred de Vigny.

Les registres de l'état civil remontent à l'année 1606.
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Blanzac. Ce fut la propriété de l'un des plus remarquables poètes de l'école romantique, Alfred de Vigny, qui l'a habitée fréquemment
et qui nous en a laissé la description humoristique suivante :
« Il n'y a qu'aux poètes qu'il arrive de pareilles choses ! Mes
« pères aimaient ce château féodal. C'est une petite forteresse entou-
« rée de bois de chênes, d'ormes, de frênes et de vertes prairies
« rafraîchies par des fontaines et des sources pures. Les rentes
« féodales et les prises seigneuriales lui donnaient beaucoup de
« valeur et épargnaient presque toute culture. On se promenait à
« l'ombre des bois et au bord des eaux ; le revenu arrivait tout
« seul. La Révolution vient et fait la soustraction de tout le
« revenu. Il me reste donc de grands bâtiments et un grand parc
« à entretenir et des bois que je n'ai pas le courage de couper,
« parce que les vieux arbres ressemblent à de grands-parents et que
« leur absence ôterait tout charme à l'habitation. — Si tout cela,
« du reste, ne rapporte rien, il y a un dédommagement, c'est que
« les impositions en sont énormes et me donnent le droit d'être
« député ; c'est justement ce que je ne veux pas être ».

Le Maine-Girand appartient aujourd'hui à M. Ducloux.

Un autre vieux logis était le logis de Lussaud, dont il subsiste quelques tours, qui ont été rasées au niveau des autres bâtiments ; c'était également le siège d'un ancien fief dépendant de la baronnie de Blanzac.

Nous pouvons citer également la belle propriété du Maine-Cérier,
appartenant à M. Blais.
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