BONNEVILLE



COMMUNE DE BONNEVILLE
Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

Superficie 1 = 1 008 hectares ; Population = 315 habitants.

Le territoire de cette commune est très accidenté. De nombreux et frais vallons y sont arrosés par des sources abondantes, qui donnent leur fraîcheur à d'excellentes prairies, et les coteaux sont couverts de beaux champs de céréales, qui alternent avec des vignes reconstituées depuis quelques années. La petite rivière de l'Auge la traverse dans toute sa largeur et y fertilise une vallée des plus agréables.

Aucune voie de communication importante ne traverse cette commune, qui est desservie seulement par deux chemins d'intérêt commun et par plusieurs chemins vicinaux ordinaires Le bourg de Bonneville (15 hab.), à sept kilomètres nord de Rouillac et trente-et-un d'Angoulême, doit son titre de chef-lieu à son église, petit édifice roman à campanile double, du douzième siècle, dont les trois coupoles et le cul-de-four sont tombés depuis longtemps et remplacés par une charpente basse et un plafond en planches. La porte à trois voussures, d'ogive romane, est au sud. A l'intérieur, on remarque uue jolie chaire en fer forgé de l'époque de Louis XV. C'était une cure dépendant, dès le neuvième siècle, de l'abbaye de Saint-Cybard, qui y posséda même jadis un prieuré supprimé au quatorzième siècle.

Les registres de l'état civil remontent à l'année 1675.
(...)
La paroisse de Bonneville faisait partie de la baronnie de Gourville, et, comme cette baronnie, elle relevait, pour les finances, de l'Election de Niort et de la Généralité de La Rochelle, pour la justice, de la Sénéchaussée et Présidial de Poitiers et pour le spirituel de l'Evêché d'Angoulême.

Il y avait sur le territoire de cette paroisse de nombreux fiefs, parmi lesquels nous citerons: les Fontaines, Logerie, la Brousse et les Granges.

Le fief des Fontaines a été créé de toutes pièces, vers la fin du seizième siècle, par Hercule de Massougnes, écuyer, seigneur de Chanfaron, deuxième fils de Charles de Massougnes, écuyer, sei-
gneur de Villeneuve et de Montaigon, qui avait épousé Mathurine Fourestier. Depuis cette époque jusque vers la fin du siècle dernier, cette terre n'a pas cessé d'appartenir à la branche aînée des
Massougnes de notre région et lui a donné son nom.

La maison de Massougnes est originaire du Poitou, où elle est connue depuis le commencement du douzième siècle. Dans la première moitié de ce siècle, Guillaume de Massougnes, qui s'était fait
moine du vivant de sa femme et de ses enfants, faisait, avec leur consentement, une donation à l'abbaye de Saint-Cyprien de Poitiers.

Depuis cette époque jusqu'au quinzième siècle, la famille se maintint à peu près exclusivement dans le nord du Poitou.
(...)
L'entrée, dans le goût du premier Empire, et les communs ainsi que les bassins, avaient été aménagés par Jean-Auguste de Massougnes, comte des Fontaines, au début du dix-neuvième siècle.

Des fouilles, entreprises aux Fontaines, ont amené la découverte de nombreux objets remontant à une haute antiquité, parmi les quels nous citerons des médailles et des monnaies romaines, une
petite statuette en bronze représentant un cerf sur un autel, une cuiller ou spatule à parfums, en bronze, avec inscription, enfin un pot acoustique gallo-romain. Cette dernière pièce est fort rare.

La terre de Logerie — ou L'Augerie — était un fort ancien fief, composé pour partie de terres roturières qui relevaient de Gourville, et pour partie, de terres nobles qui relevaient de la seigneurie d'Estrade. Son nom ne provient pas, comme on pourrait le croire, de la petite rivière de l'Auge, qui coule au pied et la borde en partie, mais il désigne le lieu d'habitation d'une famille Auger, qui y formait tout un hameau.

Les plus anciens seigneurs connus sont les Barbezières, qui possédaient ce fief pendant le quinzième siècle. Au seizième siècle, la terre de Logerie fut morcelée entre un grand nombre de propriétaires et ne retrouva son unité que dans les premières années du dix-septième siècle. En 1616, nous trouvons, comme possesseur de Logerie, François du Boulet, écuyer, seigneur de La Brouhe, qui
épousa Barbe Hervé et en eut trois enfants.

Commentaires