FLÉAC





 

COMMUNE DE FLÉAC

Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

Superficie = 1.250 hect. 20; Populatation = 851 habitants.

Lorsque, du haut des remparts d'Angoulême, vous jetez les yeux sur le merveilleux panorama qui se déroule à vos pieds, vous apercevez à l'horizon, perché sur un coteau qui domine la vallée de la Charente, un gros bourg, dont les maisons se reflètent dans les eaux du fleuve : c'est le chef-lieu de la commune de Fléac, la plus occidentale du canton.

Ainsi que sa voisine Saint-Yrieix, cette commune appartenait à l'abbaye de Saint-Cybard, et ses habitants étaient tenus d'accourir à la défense du monastère, lorsqu'ils y étaient appelés par le son des cloches.

La commune de Fléac s'étend depuis la Charente, qui la limite au sud, jusqu'à la route d'Angoulême à la Rochelle, qui en forme la limite septentrionale. Elle est d'une fertilité remarquable et l'agriculture y est des plus florissantes. La vallée de la Charente possède d'excellentes prairies, et certains éleveurs de la commune obtiennent, chaque année, de nombreuses récompenses aux concours agricoles d'Angoulême et de Paris; de nombreux propriétaires se livrent avec profit aux diverses cultures maraîchères et leurs produits peuvent rivaliser avec ceux de leurs voisins de Saint-Yrieix; enfin, de nombreux et importants vignobles ont été reconstitués sur le haut plateau qui domine la vallée de la Charente et qui occupe la plus grande partie de la commune.
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Un bon chemin d'intérêt commun, venu de Saint-Yrieix, traverse la route nationale en haut de la côte de Sainte-Barbe, dessert le bourg de Fléac et va rejoindre, près du pont de Basseau, la route d'Angoulême à Vibrac. Un autre chemin d'intérêt commun quitte la route de Saintes à la limite de la commune, dessert l'important hameau de Brénat et se dirige vers Vindelle.

De nombreux chemins vicinaux complètent le réseau routier de la commune, qui est, en outre, desservie par la petite ligne de chemin de fer d'intérêt local d'Angoulême à Matha.

Le bourg de Fléac (282 hab.) est situé, ainsi que nous l'avons dit plus haut, au sommet d'une haute colline, au-dessus de la vallée de la Charente. Il est à sept kilomètres ouest d'Angoulême et possède un bureau de poste. Un y remarq ue un beau château moderne  appartenant à Mme Plauchut.

Son église, à trois coupoles et à abside semi-circulaire, est un des types les plus gracieux et les mieux conservés du roman byzantin.  Le portail, à deux archivoltes, est orné de colonnes dont les chapiteaux sont remarquables.

L'aspect intérieur de ce petit monument est extrêmement reposant ; c'est la basilique chrétienne dans toute sa gràce primitive et dans toute la pureté de ses lignes architecturales.
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Parmi les autres villages nous pouvons citer : la Vallade (45 hab.) et les Mornats (45 hab.), agglomérations situées presque au centre de la commune ; Basseau (46 hab.), sur la Charente, et dont une partie appartient à la commune de Saint-Michel ; les Granges (40 hab.) ; la Touche (2G hab.), à la limite de la commune de Linars ; la Gounèrie (21 hab.) ; le Lugeat, ancien fief ayant appartenu, au dix-septième siècle, à la famille Lambert des Andreaux.

Au sommet de la côte de Sainte-Barbe, au point d'intersection de la route nationale et du chemin conduisant au bourg de Fléac, on peut voir une croix élevée sur l'emplacement d'une ancienne chapelle. Cette chapelle fut vendue en 1793, et acquise par un nommé Dexmier, qui la transforma en auberge.

Pendant la période révolutionnaire, des misérables, profitant de la désorganisation des pouvoirs publics, attaquaient les maisons isolées, y commettant les pires atrocités. On leur donnait le nom de chauffeurs parce qu'ils soumettaient à la torture du feu les riches propriétaires pour leur extorquer leur argent. Ce Dexmier, scélérat de la pire espèce, s'était mis à la tête d'une bande de ces criminels.

Lorsque l'ordre fut un peu rétabli, Dexmier et sa bande, ne voulant pas donner l'éveil, se bornèrent à dévaliser les voyageurs $que leur mauvaise étoile faisait arrêter à l'auberge de Sainte-Barbe.

Les cadavres de ces infortunés étaient enterrés dans le jardin de l'auberge, et ils disparaissaient sans qu'on pût savoir ce qu'ils étaient devenus.

Lorsque nul voyageur ne s'arrêtait à l'auberge, les misérables descendaient au bas de la côte de Sainte-Barbe, se cachaient dans les bois qui couvraient en grande partie la plaine, et détroussaient les malheureux que la nécessité obligeait à se hasarder sur la route pendant la nuit.

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