ROUILLAC




COMMUNE DE ROUILLAC
Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

Superficie = 2.927 hect. 71; Population = 1.858 habitants.

La petite ville de Rouillac (872 hab.), chef-lieu du canton de ce nom, est située à vingt-cinq kilomètres d'Angoulême, dans une plaine fertile, dominée de tous côtés par des coteaux. Elle est bâtie au point d'intersection de la route nationale d'Angoulême à La
Rochelle avec la route départementale n° 4 de Ruffec à Archiac et le chemin de grande communication n° 6 de Sauzé- Vaussais à Barbezieux.

Comme toutes les villes où la population est aisée, Rouillac est bien construit; les maisons y sont propres et coquettes et les magasins bien tenus. C'est une ville très commerçante, où se tiennent, le 27 de chaque mois, des foires très importantes.

Le seul souvenir du passé est l'église, ancien archiprêtré, en croix latine, dont le chevet s'appuie à la route nationale. Plusieurs fois remaniée et restaurée dans la suite des âges, cette église remonte au douzième siècle. Elle a conservé de sa première construction une belle abside, ornée de cinq grandes arcatures extérieures, qui sont séparées par des pilastres s'élevant jusqu'à l'entablement. Elle est surmontée d'une belle tour romane octogone à deux étages. Le premier étage est orné sur chaque face de deux arcatures aveugles ; également sur chaque face, le deuxième étage est percé d'une seule fenêtre à deux archivoltes, reposant sur des pieds-droits.

Cette tour se termine par une corniche ornée de modillons. Il est probable qu'à l'origine une flèche conique en pierre couronnait ce beau clocher.

Les registres de l'état-civil de Rouillac remontent à l'année 1602.
(...)
Au quinzième siècle, Rouillac était une seigneurie qui appartenait aux Frondebeuf. L'un deux, Jean de Frondebeuf, eutavec Claud Nourrigier, seigneur de Moulidars, des difficultés qui se terminèrent par une sentence de la sénéchaussée de Saintonge rendue le 3 octobre 1491. Dans les premières années du dix-septième siècle, la seigneurie de Rouillac passa entre les mains de Jean de Curzay, qui était aussi possesseur de la terre de Boisbrteau, également dans la paroisse de Rouillac, En 1609, ce dernier lief passa aux mains de la famille de La Porte aux Loups par le mariage de Pierre de La Porte avec Charlotte de Curzay. On remarque à Boisbreteau un beau logis du seizième siècle.

Un autre fief de la paroisse de Rouillac était celui de Boisauroux, dont le possesseur était, à la Jin du seizième siècle, Jérémie de Barbezières. Le 11 juin 1670, la veuve de Jean de Barbezières, Catherine Marchais, épousa François Vallantin, seigneur de Vil-
leneuve, et lui porta en dot la terre de Boisauroux. La famille Vallantin conserva assez longtemps cette terre qui, au moment de la Révolution, appartenait à la famille de Frétard, originaire du Loudunois.

La commune, dont Rouillac est le chef-lieu, est la plus étendue de tout le canton. La jolie rivière de la Nouère, y prend sa source et y arrose d'excellentes prairies. On y rencontre de beaux vignobles, dont les produits, convertis en eaux-de-vie, sont très estimés et les céréales y réussisent parfaitement.

Indépendamment des routes principales que nous avons énumérées plus haut, la commune de Rouillac possède plusieurs chemins d'intérêt commun et de nombreux chemins vicinaux ordinaires.

Elle est également desservie par les petites lignes d'intérêt local d'Angoulême à Matha et de Saint-Angeau à Segonzac. (...)
Le sud de la commune de Rouillac est traversé par l'ancienne voie romaine de Saintes à Limoges.

Au nord de la commune se trouve, au centre d'un magnifique vignoble, la belle propriété de Lignières, qui, depuis le commencement du dix-neuvième siècle, appartient à la famille Remy-Martin. C'était autrefois un fief noble qui, au dix-septième siècle, était aux mains de la famille de La Porte aux Loups.




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