Gardes-le-Pontaroux (16147)

Champignon de Gardes
Champignon de Gardes



Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).


COMMUNE DE GARDES


Superficie = 1332 hect. 49; Population = 400 habitants.

Cette commune est surtout remarquable par les importantes découvertes préhistoriques qui y ont été faites depuis plusieurs années. Elle occupe une partie du plateau qui sépare le bassin de la Charente de celui de la Gironde, et elle est traversée, du nord au sud, par le Voultron, petit cours d'eau qui prend sa source dans la commune de Dignac et qui se jette dans la Nizonne, après un cours d'environ douze kilomètres.

C'est dans la vallée de ce petit cours d'eau qu'ont été faites la plupart des découvertes dont nous parlons plus haut.

Tout d'abord, dans le courant de l'année 1872, un propriétaire, M. Lambert, en faisant extraire de la terre pour répandre sur ses prairies, a recueilli les restes d'une sépulture néolithique qui, outre une hachette polie en silex et de nombreuses lames de silex, contenait un squelette non incinéré, à crâne très épais.

Vers la fin de la même année, M. Chauvet, poursuivant le cours de ses explorations, découvrit, plus au sud, la station de La Quina, qui devait être de beaucou p la plus intéressante. Cependant les premières recherches n'amenèrent pas de grands résultats, et l'on ne connut la véritable importance de la station qu'après l'établissement de la route du Pontaroux à Lavalette. En effet, pour l'établissement de cette route, il fallut cou per la base du talus, ce qui mit à jour deux stations distinctes: l'une, au midi, du côté de Lavalette, datant de l'époque magdalénienne ; l'autre, au nord, beaucoup plus importante, datant de l'époque moustérienne.(...)
Une découverte encore plus importante y fut faite il y a deux ans. Le 18 septembre 1911, le docteur Henri Martin, qui s'est rendu acquéreur de La Quina, pour y continuer les fouilles, a mis
au jour le squelette entier et parfaitement conservé d'un homme de l'époque moustérienne.

Un peu plus bas que la station de La Quina se trouve un énorme rocher, haut de plus de quatre mètres, auquel sa forme a fait donner le nom de Champignon de Gardes et qui pourrait bien recouvrir un tumulus.

Le 8 septembre 1910, une autre découverte remarquable fut faite à peu de distance de La Quina, sous la ferme de La Ligerie. En pratiquant des fouilles en cet endroit, le docteur Henri Martin mit au jour l'entrée d'un souterrain-refuge des plus intéressants.

Après avoir atteint, par un escalier, la profondeur d'environ deux mètres, on se trouve dans une galerie souterraine en pente douce, qui, après un parcours d'environ six mètres, décrit deux angles obtus et débouche alors dans une chambre assez spacieuse. Des entailles pratiquées dans le rocher, en divers endroits, indiquent des vestiges de fermeture.

Quelle pouvait être la destination de ce monument ? Il serait difficile de le préciser. Etait-ce une chambre sépulcrale, un magasin d'approvisionnement ou bien un abri-refuge ? Nous ne saurions le dire. Il faut espérer que de nouvelles indications permettront d'élucider ce point important.

Comme la plupart des communes du canton, la commune de Gardes est bien boisée ; cependant elle l'est moins que ses voisines, Dignac et Rougnac. L'agriculture y est assez florissante; son sol pierreux se prête bien à la culture des céréales et les prairies, arrosées par le Voultron, donnent d'excellents fourrages. Autrefois cette commune avait un vignoble important; ce vignoble n'a pas été reconstitué.
(...)
Le bourg de Gardes (19 hab.), situé dans le sud de la commune, à quatre kilomètres nord-est de Lavalette et vingt-cinq d'Angoulême, se compose de quelques maisons groupées autour de l'église. Ce dernier édifice, du onzième siècle, est surtout remarquable par son clocher carré, à trois étages, surmonté d'une pyramide en pomme de pin. Le premier étage de ce clocher possède trois arcades sur chaq ue face ; le second étage n'en a que deux et le troisième, une seule, mais cette dernière est coupée elle-même de deux arcades plus petites, séparées par une colonne.

Le village le plus important est le village du Pontaroux (56 hab.),
situé sur la route d'Angoulême à Périgueux, à l'endroit où le Voultron franchit cette route ; c'est dans ce village que se trouvent la mairie et la maison d'école.

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