Charras (16084)



Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

COMMUNE DE CHARRAS
Superficie = 1512 hect.; Population = 506 habitants.

Cette commune est la plus méridionale du canton de Montbron.

Située dans le massif des collines qui séparent le bassin de la Charente de celui de la Gironde, elle est fort accidentée, et l'on y trouve des hauteurs, dont la cote d'altitude dépasse souvent cent cinquante mètres.

Toute cette contrée est aride et manque d'eau ; cependant de frais vallons, arrosés par de limpides fontaines, forment de véritables oasis au milieu de cette nature ingrate. Près de la moitié de la commune est couverte par les importantes forêts d'Horte et de Larochebeaucourt; aussi la fabrication des cercles pour futailles est-elle la principale industrie des habitants.

L'agriculture est en progrès très sensible, depuis que les propriétaires se sont décidés à employer les machines agricoles et à mettre en pratique les nouvelles méthodes de culture ; les céréales principalement y donnent des rendements avantageux.

Il existe dans la commune des gisements de minerai de fer ; mais, comme dans la commune voisine de Mainzac, l'exploitation en a été abandonnée.

La principale voie de communication de la commune est la route de Combiers à Sers (chemin de grande communication N° 25 de Rouillac à Mareuil-sur-Belle), qui passe au bourg de Charras.

Des chemins d'intérêt commun unissent le bourg de Charras aux communes voisines de Marthon, de Mainzac et de Rougnac, et des chemins vicinaux ordinaires complètent ce réseau.
(...)
les forêts d'Horte et de Larochebeaucourt, au sommet d'une colline d'où la vue s'étend au loin sur une grande partie du canton de Montbron.

C'était autrefois le siège d'un prieuré, dépendant de l'abbaye de Figeac. Dans le principe, ce prieuré était très important, mais, à la suite des guerres de religion, une grande partie de ses droits et de
ses possessions furent usurpés par les seigneurs de Charras. L'église n'a de remarquable que les mâchicoulis et les meurtrières, dont son pourtour est fortifié et qui lui donnent un aspect des plus imposants. Elle comprend une nef et une abside ; la nef doit être du dixième siècle et l'abside, du douzième; les fortifications ont dû être ajoutées probablement à l'époque de la guerre de Cent ans.

Des foires très anciennes se tiennent au bourg de Charras. A la demande de François de La Laurencie et par lettres-patentes de mars 1519, le roi François Ier autorisa la création à Charras de quatre foires par an et d'un marché par semaine ; les quatre foires se tenaient le 6 des mois de mai, juillet, août et novembre. Supprimées pendant les guerres de religion, elles furent rétablies, en 1609, par Henri IV. Aujourd'hui elles se tiennent le 9 de chaque mois.

Les premiers registres de l'état civil remontent à l'année 1699.

Ainsi que nous l'avons dit plus haut, la seigneurie de Charras s'était formée en grande partie aux dépens du prieuré. Aussi, au quinzième siècle, cette seigneurie était-elle fort importante. Elle appartenait à Jean de Plouer, écuyer, seigneur de Claix, dont la fille, Marie de Plouer, épousa, le 25 janvier 1493, François de La Laurencie, qui devint ainsi marquis de Charras. La famille de La Laurencie, une des plus considérables de notre pays, conserva le marquisat de Charras jusqu'à la Révolution.(...)
Le château de Charras, qui fut construit au dix-septième siècle, s'élève près de l'église. Il tombait en ruines ; mais son propriétaire actuel, M. de Saint-Alary, y a fait de grandes réparations, qui lui ont restitué son caractère primitif. C'est un logis grandiose, qui rappelle bien l'époque de sa construction.

A deux kilomètres environ du bourg de Charras, au fond d'un de ces vallons ombragés dont nous avons parlé plus haut, sur les bords d'un frais ruisseau, s'élevait l'abbaye de Grosbot, dont il subsiste des restes importants.

Cette abbaye, connue dans le principe sous le nom d'abbaye de Font- Vive, avait été fondée en 975 par les seigneurs de Marthon. En 1142, elle fut rattachée à l'ordre de Citeaux. Grâce aux libéralités des seigneurs de Marthon, elle devint bientôt florissante; mais la guerre de Cent ans et les guerres religieuses du seizième siècle la ruinèrent, comme beaucoup d'autres. Au dix-septième siècle, grâce à la sage administration de l'abbé Jean de La Font, elle connut quelques beaux jours, qui ne devaient pas revenir. A la Révolution, l'abbaye de Grosbot fut vendue comme bien national. L'église abbatiale de Grosbot, construite sous l'évêque Girard, était une croix latine, dont l'abside semi-circulaire était éclairée par trois grandes fenêtres en plein cintre et dont le clocher, à huit pans, était supporté par une coupole ornée à sa base d'un cordon à têtes de diamant. La nef avait une voûte en berceau, qui fut démolie en partie par les protestants et qui ne fut pas reconstruite.(...)
 



CHARRAS Rue de la Poste
CHARRAS - Les Ecoles -
CHARRAS: Eglise Saint-Vivien du XIIème siècle  fortifiée au XIVème siècle 

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