Boisné-La Tude 16082 (Charmant, Chavenat et Juillaguet )




Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

COMMUNE DE CHARMANT

Superficie = 1718 hect. 11 ; Population = 415 habitants.

Limitrophe du canton de Blanzac, la commune de Charmant est traversée, dans toute sa longueur, par la chaîne de hautes collines,
qui sépare le bassin de la Charente de celui de la Gironde et dont l'altitude moyenne, dans la commune, est d'environ cent quatre-vingts mètres. C'est une contrée fortement accidentée, dont les collines sont couvertes de bois importants.

Le point culminant est la colline de Livernan, haute de cent quatre-vingt-six mètres, que traverse la ligne de chemin de fer de Paris à Bordeaux, sous un magnifique tunnel, long de près de quinze cents mètres ; c'est l'ouvrage d'art le plus remarquable de toute la ligne.

La Tude, sous-affluent de la Dordogne par la Dronne et l'Isle, sépare la commune de Charmant de celle de Ronsenac, et reçoit l'Eau-Morte, qui sert de limite aux deux communes de Charmant et de Chavenat. Dans le bassin de la Charente, un petit ruisseau sort de l'étang du logis de Livernan et va rejoindre la Boëme, dans la commune de Chadurie, après un cours d'environ trois kilomètres, dans la commune de Charmant.

Bien que les bois couvrent plus du quart de la superficie totalede la commune, l'agriculture y est, en général, prospère et l'on ne rencontre que fort peu de terres incultes. Les prairies, tant naturelles qu'artificielles, y sont d'un bon rapport et les céréales y donnent des récoltes très satisfaisantes. Il y a fort peu de vignes.

L'industrie est à peu près nulle ; on ne trouve qu'un moulin peu important, le moulin Bastraud, mis en mouvement par la Tude
(...)
Elle est limitée, à l'ouest, par la route départementale Ne 1 d'Angoulême à La Rochechalais et traversée au nord, par la route départementale N° 14 de Charmant à Larochebeaucourt. Un chemin d'intérêt commun, qui passe au bourg de Charmant, unit ce bourg au bourg voisin de Juillaguet.

Le bourg de Charmant (45 hab.), à neuf kilomètres ouest de Lavalette et vingt d'Angoulême, est construit au sommet d'un monticule qui domine une vaste étendue de pays. C'était, au treizième siècle, le siège d' une commanderie de Templiers, dont les bâtiments occupaient presque toute la crête du coteau. Il n'en reste que des ruines et l'église ; ce dernier édifice, bien que déchu de son ancienne
splendeur, n'en mérite pas moins d'être classé comme monument historique. La partie la plus remarquable en est le clocher, en pyramide octogonale, qui doit être considéré comme un des plus beaux spécimens de l'art gothique, dans notre province. Ce clocher fut détruit par la foudre en 1843 et reconstruit à peu près sur l'ancien modèle. En dehors du clocher, on peut remarquer la coupole, qui le supporte, et l'abside, ornée de riches arcatures ; ces deux dernières parties appartiennent au style roman. En face de l'église, se voient les restes de l'ancien château, vaste et grandiose construction de la fin du seizième siècle, ayant appartenu à la famille de Fédic.

Le bourg de Charmant possède un bureau de poste.

Le logis de Livernan, situé au-dessus de l'entrée du tunnel, était une maison noble, qui fut longtemps possédée par la famille Guy de Ferrières. Il appartient aujourd'hui à M. Guy de Plas.(...)



COMMUNE DE JUILLAGUET

Superficie = 726 hect. 81 ; Population = 212 habitants.

Sur le penchant d'une haute colline qui domine la source de la Tude, le petit bourg de Juillaguet (36 hab.) étage ses maisons, à sept kilomètres ouest de Lavalette et vingt-deux kilomètres d'Angoulême. On y voit les restes d'un vieux logis, propriété de la famille de Manny, vieille famille originaire du Hainaut, dont les ancêtres vinrent s'établir en France pendant la guerre de Cent ans.

L'église, située près du logis, ne possède aucune particularité remarquable.

La petite commune, dont le bourg de Juillaguet est le chef-lieu, est une contrée boisée, mais bien cultivée, où les céréales réussissent parfaitement et où les prairies donnent d'excellents fourra-
ges ; on y trouve également quelques jolis vignobles.

La Tude prend sa source au pied de la colline qui supporte le bourg et se dirige, par un étroit vallon, vers la commune de Chavenat.

La commune de Juillaguet est limitée, au nord, par la route départementale N° 14 de Charmant à Larochebeaucourt et traversée, à l'ouest, par la route de Saint-Séverin à l'Étang-Génevreau (chemin de grande communication N° 19 de Saint-Séverin à Aigre), qui passe au bourg de Juillaguet et d'où se détachent deux chemins d'intérêt commun, qui unissent Juillaguet d'un côté à Ronsenac
et de l'autre à Charmant.(...)


COMMUNE DE CHAVENAT

Superficie = 979 hect.; Population = 299 habitants.

Cette petite commune occupe l'angle sud-ouest du canton.

Bien qu'elle soit com prise entièrement dans le bassin de la Tude, elle est très accidentée et l'on y trouve des sommets qui dépassent cent quatre-vingts mètres d'altitude.

La Tude la traverse du nord-est au sud-ouest et y reçoit trois petits affluents : l'Eau-Morte, qui la sépare de la commune de Charmant, le ruisseau de l'Etang de Gouyat, qui vient de la commune voisine d'Aignes, et le ruisseau de Landuraud.

Le nord et le sud de la commune renferment des bois importants qui couvrent plus du tiers du territoire. Le reste du sol est bien cultivé et les terrains, qui avaient été laissés en friche à la suite de la perte des vignes, détruites par le phylloxéra, ont été remises en culture. La plus importante des cultures est celle des céréales, qui réussissent généralement bien ; les prairies, établies dans les vallées, donnent d'abondants fourrages et environ cinquante hectares ont été replantés en vignes américaines.

L'industrie est représentée par l'importante tuilerie du Lac, qui trouve sur place la terre nécessaire à son exploitation, et par le moulin de la Faye, situé au confluent de la Tude et du ruisseau de
l'Etang de Gouyat.
(...)
Il n'y a pas, à proprement parler, de bourg de Chavenat. Le hameau qui porte le nom de Chavenat, à dix kilomètres sud-ouest de Lavalette et vingt-cinq d'Angoulême, ne comprend que l'église, la mairie, la maison d'école et une maison particulière.

L'église, du onzième siècle, n'a de remarquable que son ancienneté ; on peut cependant signaler, à l'entablement de la façade,
quelques modillons assez curieux. C'était, au treizième siècle, le siège d'un prieuré, fondé par l'abbaye de Saint-Cybard et dont la fondation fut confirmée par une bulle du 17 septembre 1337.

Le principal centre de population est le hameau d'Apremont (24 hab.), situé dans l'est de la commune. Nous pouvons citer également le Maine-Pepy (17 hab.), près de la ligne de chemin de fer ;
la Barbotière (14 hab.) et le Grand-Vignaud (14 hab.), dans le sud de la commune ; Chez-Marloup (18 hab. ), etc., etc.








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