Montmoreau (16230) Aignes-et-Puypéroux, Montmoreau-Saint-Cybard, Saint-Amant-de-Montmoreau, Saint-Eutrope, Saint-Laurent-de-Belzagot

Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

COMMUNE DE MONTMOREAU

Superficie = 164 h. 82 ; Population = 882 habitants.

Dominée par son vieux château, d'où la vue embrasse un magnifique panorama, la petite ville de Montmoreau étage ses maisons sur les flancs de la colline qui s'abaisse, en pentes rapides, vers la rive droite de la Tude. Sur la rive gauche de la rivière, dans la vallée, un important faubourg, qui appartient à la commune de Saint-Amant, s'est construit autour de la gare du chemin de fer. 
Cette petite ville, à l'aspect gai et riant, est également une ville commerçante et ses foires, qui se tiennent le premier mercredi de chaque mois, sont également des plus suivies. On y trouve un bureau de poste, une étude de notaire et une perception.

Montmoreau est à vingt-huit kilomètres de Barbezieux, son chef-lieu d'arrondissement.

L'église de Montmoreau est un monument roman d'un grand mérite. La façade, qui a des ressemblances évidentes avec celles de Chalais et d'Aubeterre, possède une porte cintrée à cinq archivoltes, la dernière évidée en fleurons. L'ornementation est très riche et bien conservée. Les portes latérales sont à deux voussures. Le premier étage est formé de cinq grandes arcatures et surmonté d'une corniche très ornée. Le pignon est percé d'une fenêtre cintrée à colonnettes.

L'intérieur de l'église est d'une école à part. Les voûtes en berceau, de grande portée, l'élévation des murailles latérales, la sobriété de l'ornementation et les vastes dimensions de l'édifice indiquent un système nouveau de construction hardie ; on touche à l'ère ogivale.

COMMUNE DE ST-CYBARD

Superficie = 1035 h. 48; Population = 313 habitants.

Limitée au sud-est par la Tude, la commune de Saint-Cybard est également arrosée par plusieurs petits affluents de cette rivière. Elle est située au nord de Montmoreau. C'est aussi une contrée accidentée, couverte de collines élevées d'où la vue est en certains endroits fort belle.

Des bois importants s'étendent principalement dans le nord de la commune. Le sol est généralement peu fertile ; cependant les vallées renferment de bonnes prairies et quelques cham ps bien cultivés.

La route d'Angoulême à Montmoreau (route départementale n° 1 d'Angoulême à La Roche-Chalais) parcourt toute la partie orientale de la commune et la route de Blanzac à Montmoreau (route départementale n° 10 de Cognac à Ribérac) lui sert de limite au sud-ouest. 
Un chemin d'intérêt commun unit ces deux routes et passe près du bourg de Saint-Cybard.

Le bourg de Saint-Cybard (78 hab.), à trois kilomètres nord de Montmoreau et vingt-huit kilomètres de Barbezieux, n'a d'intéressant que sa situation au sommet d'une haute colline qui domine
la vallée de la Tu de.(...)


COMMUNE DE ST-EUTROPE

Superficie = 267 h. 02 ; Population = 192 habitants.

Limitrophe de la commune précédente, celle de Saint Eutrope présente des accidents de terrain encore plus accentués et certaines collines, notamment celle qui porte le bourg de Saint-Eutrope, dépassent l'altitude de cent quatre-vingts mètres.

Cette commune est la moins étendue du canton après celle de Montmoreau ; c'est également la moins peuplée, et cependant la densité de la population atteint le chiffre élevé de soixante-et-onze habitants par kilomètre carré.

Les habitants se livrent pour la plupart à une industrie toute locale, celle de la poterie ; aussi la population totale de la commune est-elle concentrée au bourg. La poterie fabriquée à Saint-Eutrope se recommande par sa solidité; elle jouit d'une grande renommée dans la contrée.

La seule voie de communication de la commune est la route de Blanzac à Montmoreau (route départementale n° 10 de Cognac à Ribérac) qui traverse la commune du nord-ouest au sud-est.(...)

COMMUNE DE Sr- LAURENT-DE-BELZAGOT

Superficie = 967 h. 40; Population = 390 habitants.

Cette commune s'étend en longueur, au sud de Montmoreau, sur une étendue de huit kilomètres, alors que, dans sa plus grande largeur, elle atteint à peine deux kilomètres.

Elle est limitée à l'est par la Tude, qui la sépare des communes de Saint-Amant, de Juignac et de Bors. Un petit affluent de cette rivière, la Cavronne, vient de la commune de Courgeac et parcourt la commune de l'ouest à l'est. Au nord, un autre petit ruisselet, la Font-Désirade, répand sa fraîcheur et va rejoindre la Cavronne dans la commune de Courgeac.

Les vallées de ces cours d'eau, principalement celle de la Tude, renferment de bonnes prairies. Le haut plateau qui forme le reste de la commune, est parsemé de bois assez importants.

L'agriculture est assez prospère : néanmoins, comme dans beaucoup d'autres endroits, le manque de bras se fait sentir et, depuis quelques années, les propriétaires ont dû accepter les services de nombreuses familles vendéennes, qui ont affermé une grande partie des terres.

La commune de Saint-Laurent contient quelques propriétés importantes parmi lesquelles nous pouvons citer : Beaulieu et les Barrières, appartenant à M. Gerbaud; Gratteloube, à M. de Lafaye du
Bourgoin; Champrosé, à Mme Veuve Allard.

Cette dernière propriété mérite une mention particulière. Situé dans le sud de la commune, près de la ligne du chemin de fer, le charmant logis de Champrosé fut acquis, vers 1840,(...)

COMMUNE D'AIGNES-ET-PUYPÉROUX

Superficie = 1297 hectares ; Population = 425 habitants.

Limitée, au nord-ouest, par l'Herse, sous-affluent de la Charente, et au sud par la Tude, sous-affluent de la Dordogne, la commune d'Aignes appartient aux deux bassins de la Charente et de la Gironde. Le plateau élevé, compris entre les vallées de ces deux rivières, est couvert de bois et de landes incultes, qui forment plus du tiers de la surface totale de la commune.

Les vallées de l'Herse et de la Tude renferment de bonnes prairies, ainsi que les vallées des petits affluents de cette dernière rivière. Environ cent hectares ont été replantés en vignes, qui donnent
de bons produits et le reste du sol est consacré à la culture des céréales qui y réussissent généralement bien.

La commune d'Aignes comprend tout le sud-est du canton de Blanzac.

La route d'Angoulême à Montmoreau (route départementale N° 1 d'Angoulême à La Rochechalais) parcourt, du nord au sud, toute la commune, dont l'angle sud-est est traversé par la route de Montmoreau à Lavalette (chemin de grande communication N° 16 de Montmoreau à Montmorillon). De cette dernière route se détache un chemin d'intérêt commun qui, après avoir desservi le bourg d'Aignes, traverse la route de Montmoreau et se dirige vers Pérignac.

Ce réseau est complété par de nombreux chemins vicinaux.(...)

On y voit un ancien logis seigneurial, autrefois siège d'un fief qui relevait de la seigneurie de la Faye. En 1541, la seigneurie d'Aignes fut acquise par Antoine de Viaud et resta dans la famille jusqu'à la fin du dix-septième siècle.

A cette époque la seigneurie était tenue par Gaston Pierre de Viaud, capitaine au régiment de Navarre. Sa fille, Gabrielle Catherine, épousa Philippe Auguste de Mastin de Nuaillé et lui porta en dot la terre d'Aignes. La famille de Mastin possédait encore Aignes à l'époque de la Révolution. Aujourd'hui, le logis est la propriété de M. L. Tabuteau, maire de la commune.

Le monument le plus remarquable de la commune d'Aignes est l'église de Puypéroux, édifiée au sommet d'une haute colline, qui s'avance, comme un promontoire, entre deux étroites vallées.

Cet édifice est un des plus précieux monuments de notre département. L'abside appartient au roman primitif; le transept, un peu postérieur, contient des sculptures très archaïques et d'une grande valeur archéologique. Ce monument contient encore le tombeau de son fondateur, Saint-Gilles, honoré d'un culte public. Il a éte l'objet d'une très belle restauration.

L'église de Puypéroux était, dans le principe, l'église d'une abbaye de moines bénédictins, fondée, si l'on en croit la tradition, dès le sixième siècle. Plus tard, la communauté ne pouvant vivre dans ce désert, les moines se retirèrent à Blanzac et le monastère de Puypéroux devint un simple prieuré conventuel. Ce prieuré conserva une certaine importance jusque vers le quinzième siècle :
mais, à cette époque, il fut ruiné par les Anglais. Les bâtiments ayant été incendiés, les religieux se retirèrent chez les chanoines de Blanzac, auxquels ils abandonnèrent leurs possessions.

Depuis 1836, Puypéroux est la maison mère de la Société des sœurs de Notre-Dame-des-Anges, à qui l'on doit la restauration de l'église.(...)
Les villages sont nombreux dans la commune d'Aignes-et-Puypéroux et plusieurs ont une certaine importance. Nous citerons entre autres: Chez-Jambon (45 hab.), dans le sud de la commune; Chez-Bouchet (31 hab.), dans la partie occidentale ; le Maine-Guillen
(28 hab.), au sud du bourg d'Aignes ; les Héris (22 hab.), près d'un ruisseau qui a pris le nom de ce village ; le Bouet (17 hab.), près de la route de Pérignac ; Boisbordeaux (25 hab.) et la Vaure (14 hab.), sur la route d'Angoulême à Montmoreau ; le Petingaud (15 hab.) et le Tavillard (15 hab.), près de la ligne du chemin de fer, etc., etc.


Abbaye de Puypéroux



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