CHAMPMILLON


COMMUNE DE CHAMPMILLON

Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).


Superficie = 930 hect. 80; Population == 394 habitants.

Si nous consultons les registres de cette commune, nous y rencontrons, à plusieurs reprises et notamment en 1667, la phrase énigmatiqne suivante : « Avant le siège de Milon, la paroisse de Champmillon s'appelait la paroisse d' Andoury, suivant les anciens titres ».

Quel était ce Milon, et à quelle époque s'est produit le changement de nom de la paroisse ? Il est impossible de le savoir. La légende populaire, qui fait de Milon un général anglais, ne peut être acceptée, puisque le nom de Champmillon était employé plus de deux siècles avant la guerre de Cent ans.

Quoiqu'il en soit, Champmillon est certainement une localité fort ancienne. Au Moyen-Age la plus grande partie de la paroisse de Champmillon dépendait de l'abbaye de Saint-Cybard. On y comptait un grand nombre de fiefs, dont les plus importants étaient Pontlevin, la Chapelle et la Pile.

La maison noble de Pontlevin s'élevait au fond d'un étroit et frais vallon, arrosé par un petit ruisseau, qui se jette dans la Charente à deux kilomètres de là. La maison moderne, qui l'a rem placée, ne peut donner aucune idée de ce qu'elle était, alors que ses tours, dont les emplacements se voient encore, se dressaient fièrement de chaque côté du corps de logis.

Jusqu'au dix-septième siècle, la terre de Pontlevin fut possédée par les premiers seigneurs du lieu, qui en avaient pris le nom
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A la limite orientale de la commune de Champmillon, sur le penchant d'un coteau d'où la vue est fort belle, s'élève le logis de la Chapelle. Vers la fin du treizième siècle, ce logis appartenait à Gardrat de la Chapelle, qui en fit don à l'abbaye de Saint-Cybard.

Devenu possession de l'abbaye, le maine de la Chapelle fut inféodé et anobli en 1583, en faveur de Jean Faligon, procureur fiscal de l'abbaye.

Dans le premier quart du dix-septième siècle, le mariage de Létice Faligon avec Henri Maron, sieur de Logeas, porta la Chapelle dans cette dernière famille. Leur fils, Nicolas Maron, eut quatre enfants. L'aîné, Jacques Maron, mourut le 11 juillet 1724, âgé de soixante-et-onze ans. Il laissait la Chapelle à son frère cadet, Elie François Maron, capitaine au régiment de Picquigny, et à ses sœurs, Anne et Marie Maron, qui, n'ayant pas de postérité,  vendirent la Chapelle, le 2 juin 1737, pour le prix de vingt mille six cents livres, à M. Jean-Baptiste Marchais, négociant, habitant le faubourg de l'Houmeau, à Angoulême.
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La commune de Champmillon est très accidentée ; elle comprend une série de collines séparées par des vallons, les uns sans eau, les autres parcourus par de petits ruisseaux qui vont rejoindre la Charente. Le fleuve, dont la vallée est des plus agréables, forme la limite méridionale de la commune.

De nombreuses sources y répandent leur fraîcheur et contribuent à rendre la terre féconde. Aussi cette commune est-elle
une des plus fertiles du canton d'Hiersac ; on y voit peu de terrains improductifs. La reconstitution du vignoble y est un fait accompli; la vigne et les céréales en sont les principales cultures.
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Le bourg de Champmillon (85 hab.), à quatre kilomètres sud d'Hiersac et à treize d'Angoulême, est très agréablement situé sur la route d'Hiersac à Blanzac. Ses maisons sont disséminées au sommet de la colline qui domine la vallée de la Charente.

L'église de Champmillon est un monument très intéressant, classé comme monument historique. Ses hautes murailles ont été fortifiées; mais ce qui en fait le principal mérite, c'est une belle façade, nouvellement restaurée et d'une grande pureté de style.

Les deux portes aveugles, qui accompagnent le portail central, abritaient chacune un autel, l'un destiné sans doute aux cérémonies du samedi saint, l'autre dont la destination reste inconnue, mais qui devait être surmonté d'une statue, dont on apercevait autrefois la silhouette dans la muraille. La nef est ornée de deux magnifiques coupoles précédées d'une travée à voûte ogivée en berceau,disposition unique en Charente. Le sanctuaire n'a jamais été achevé.

Les premiers registres de l'Etat-Civil de la commune de Champmillon remontent à l'année 1616.

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