MONTIGNAC SUR-CHARENTE



COMMUNE DE MONTIGNACSUR-CHARENTE

Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

Superficie = 549 hect. 62. — Population = 553 habitants.

La commune de Montignac est une des moins étendues du canton de Saint-Amant-de-Boixe, et, cependant, c'en est une des plus importantes, surtout par les souvenirs historiques qui se rattachent au vieux château, dont les ruines dominent encore aujour-d'hui le bourg.

Ainsi que Marcillac, Montignac fit d'abord partie du domaine des comtes d'Angoulême. Ils y construisirent d'abord un fort, et, pour opposer une digue aux invasions normandes, ils commencèrent la construction d'un retranchement, appelé encore de nos jours le Fossé-au-Comte, et qui devait s'étendre depuis Montignac jusqu'à Vibrac.

Dans les premières années du onzième siècle, Guillaume Taillefer construisit le château de Montignac et employa à cette construction les matériaux qu'il retirait de la destruction du château d'Andone, dans la paroisse de Villejoubert. La situation de ce château, à l'extrémité du plateau compris entre la vallée du Javard et celle de la Charente, en faisait une position stratégique des plus fortes.

Aussi les comtes d'Angoulême attachaient-ils une grande importance à sa possession.
(...)
Dans la seconde moitié du quatorzième siècle, nous trouvons, comme possesseur de Montignac, messire Bureau de la Rivière, qui  le céda par la suite au seigneur de Thouars. Le 13 janvier 1399,
Pierre d'Amboise, vicomte de Thouars, vendit Montignac à Guy de La Rochefoucauld pour 5.400 livres, qui furent payées presque entièrement en écus d'or.

Montignac resta aux La Rochefoucauld jusqu'à la Révolution ; à partir du quinzième siècle, la châtellenie avait été érigée en baronnie.(...)
La commune de Montignac s'étend en longueur sur la rive gauche de la Charente, qui en forme la limite méridionale. Le fleuve se divise en plusieurs bras et reçoit sur le territoire de Montignac trois
petits affluents : le ruisseau de la Fichère, le Javard et le ruisseau de Nitrat. Ce dernier cours d'eau sert de limite à la commune et la sépare de la commune voisine de Vars. Ces trois ruisseaux sont souvent complètement à sec pendant l'été.
L'abondance des cours d'eau a permis l'établissement de nombreuses et belles prairies naturelles ; aussi l'élevage du bétail est-il une des principales sources de revenus pour la commune, qui produit également une grande quantité de céréales. Mais la vigne a presque complètement disparu ; les quelques vignobles qui on été replantés, près du village du Tapis, n'ont produit en 1912 que cent
quatre-vingt-sept hectolitres de vin.

La commune de Montignac est desservie par la station de Vars, sur la ligne de chemin de fer de Paris à Bordeaux, station qui n'est qu'à deux kilomètres du bourg de Montignac. De plus, la route d'Angoulême à Marcillac (chemin de grande communication n° 18 de Saint-Antoine à Chef-Boutonne) et la route de Chebrac à Saint-Angeau (chemin de grande communication n° 10 de Cognac à Confolens) se croisent au bourg de Montignac. Cette dernière voie traverse la Charente sur un beau pont.

Montignac (456 hab.) est une véritable petite ville, coquettement bâtie près de la Charente, à deux kilomètres sud-ouest de Saint-Amant-de-Boixe et dix-sept kilomètres d'Angoulême. Elle est éclairée à l'électricité et possède une étude de notaire et un bureau de poste. C'est à Montignac et non à Saint-Amant-de-Boixe que réside la brigade de gendarmerie du canton.(...)
Du haut de la plate-forme qui supportait le château l'œil embrasse un splendide panorama. Au delà de la Charente, dont les flots clairs et limpides fuient entre des îles verdoyantes, la vue s'étend
au loin sur une vaste plaine, toute parsemée de villages, dont les maisons blanches se détachent sur le fond du paysage. C'est un spectacle dont les yeux ne peuvent se lasser.

L'église de Montignac est un monument des plus modestes; mais, près du bourg, se trouvent les restes d'une ancienne église qui devait être des plus remarquables, l'église Saint-Etienne. C'était un ancien prieuré qui dépendait de l'abbaye de Saint-Amant-de-Boixe. Dans le principe, une paroisse avait été réunie à ce prieuré et les prieurs s 'intitulaient prieurs-curés. Mais un rescrit pontifical, exécuté le 5 février 1760, sépara les deux bénéfices et il y eut alors prieuré simple et cure.(...)

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