JAULDES


1921




COMMUNE DE JAULDES
Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).Superficie = 2559 hect.; Population = 639 habitants,

La commune de Jauldes est une des plus étendues du canton de La Rochefoucauld ; mais une notable partie de son territoire est couverte par la forêt de la Braconne. Le reste de la commune forme une contrée accidentée, où des vallons souvent sans eau succèdent à des coteaux boisés.

Les terres sont en général bien cultivées et l'agriculture est prospère. Cependant, le chiffre de la population n'est pas en rapport avec
l'étendue de la commune ; on ne compte, en effet, sur ce vaste espace de deux mille cinq cent soixante hectares que six cent trente-neuf habitants, soit une moyenne de vingt-cinq habitants par kilomètre carré. Autrefois, cette population était beaucoup plus importante ; elle a diminué de près de moitié depuis cinquante ans. La commune de Jauldes n'est arrosée par aucun cours d'eau ; aussi l'industrie y est-elle absolument nulle.

Les principales voies de communication sont la petite ligne des chemins de fer économiques d'Angoulême à Saint-Angeau, qui possède une station au bourg de Jauldes, et la route départementale N° 11 de Rouillac à La Rochefoucauld, qui traverse toute la commune de l'ouest à l'est. De plus, des chemins d'intérêt commun relient Jauldes aux communes voisines de Tourriers, de Coulgens, de Brie et à la ville de La Rochefoucauld. Ce réseau routier est complété par des chemins vicinaux ordinaires.
(...)
En 1535, le mariage d'une Tison avec Foulques de Lubersac fit passer le fief de Fayolle dans cette dernière famille. La famille de Lubersac était une famille limousine établie dans le comté de La Rochefoucauld.

Foulques de Lubersac laissa son héritage à son fils, Pierre de Lubersac, plus connu sous le nom de capitaine Fayolle, qui fut un des plus vaillants hommes de guerre de son temps. Le capitaine
Fayolle périt glorieusement, en 1552, emporté par un boulet de canon, pendant le siège de Metz.

Ce fut son neveu, Lionel de Lubersac, qui entreprit la construction du château dont il ne reste plus que des ruines. C'était, dit-on, une magnifique construction, dont les anciens du pays parlent
encore comme d'une merveille. Ce qu'il y a de certain, c'est qu'elle ruina le seigneur de Lubersac, qui se vit dans l'obligation de vendre sa seigneurie à Benoît de l'Age-Baston, premier président au parlement de Bordeaux.

Au dix-septième siècle, nous trouvons comme possesseur de Fayolle, une famille Duvignaud, qui possédait encore ce fief dans les premières années du dix-huitième siècle. Enfin, nous savons, par un acte daté du 20 avril 1789, que le dernier propriétaire de Fayolle fut Marc-René Bareau de Girac, qui émigra. Le château fut alors dévasté et incendié et les terres furent vendues comme bien national.

Le bourg de Jauldes (97 hab.), à treize kilomètres nord- ouest de La Rochefoucauld et dix-neuf d'Angoulême, est aujourd'hui bien moins im portant qu'il ne l'était autrefois. Lors de la création des départements, il avait été érigé en chef-lieu de canton, dépendant du district de La Rochefoucauld
(...)
Les registres de l'état civil remontent à l'année 1684.

Le centre de population le plus important de la commune est le hameau de Treillis (100 hab.), bâti sur la route de Jauldes à Tourriers. Ce hameau, qui possède une magnifique fontaine, est de
fondation fort ancienne ; on le trouve mentionné dès le onzième siècle, dans une charte par laquelle Guillaume Guichard et son frère Itier donnent à Saint-Pierre d'Angoulême, des biens qu'ils
ont à Tresliz.

L'Age (39 hab.), petit hameau situé près de la route de Rouillac,
était autrefois le siège du prieuré de l'Age-Monjau, dépendant de l'abbaye de Saint-Cybard. Ce prieuré, qui était une des plus anciennes possessions de l'abbaye, fut conventuel jusqu'au treizième siècle. Ruiné par la guerre de Cent ans, ce prieuré fut transféré à Tourriers.

Le Bois de Jauldes (29 hab.) est un petit hameau, construit à la lisière de la forêt de Braconne, dans un site ravissant. Au dix-huitième siècle, ce hameau était habité par Maximin de Crozant,
qui eut deux enfants : François et Anne. François avait épousé Mlle Anne-Marguerite Normand de La Tranchade. Lorsqu'arriva la Révolution, François de Crozant était mort. En 1793, les deux belles sœurs furent dénoncées comme conspiratrices. On n'entendit plus parler d'Anne de Crozant, qui mourut probablement dans le cachot
où elle fut reléguée. Quant à la veuve de François de Crozant, elle périt sur l'échafaud révolutionnaire.

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