SAINT-CYBARDEAUX



COMMUNE DE SAINT-CYBARDEAUX
Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).

Superficie = 2.101 hect. 12; Population = 855 habitants.

A tous les points de vue, la commune de Saint-Cybardeaux est une des plus importantes parmi les dix-sept du canton de Rouillac. C'est l'une des plus peuplées et des plus riches ; de plus, les souvenirs historiques qui s'y rattachent sont importants.

La partie centrale, de l'est à l'ouest, en est occupée par la charmante vallée de la Nouère, qui se tord en méandres nombreux au milieu de belles prairies, en faisant mouvoir plusieurs moulins.

De chaque côté de cette vallée, s'élèvent des plateaux mamelonnés, dont certains sommets atteignent des cotes élevées, notamment cent quarante-six mètres dans l'est de la commune et cent quarante-quatre mètres, au bois des Bouchauds.

Le sol de ces plateaux est généralement pierreux et produisait autrefois des vins, blancs et rouges, très estimés. Aujourd'hui les cultivateurs s'adonnent de préférence à la culture des céréales, et, grâce à leur travail opiniâtre, ils arrivent à retirer de ces terrains
ingrats des récoltes satisfaisantes. Cependant certains vignobles ont été reconstitués et la vigne occupe, dans la commune, une surface d'environ quatre-vingt-cinq hectares.

L'écoulement des produits récoltés par les propriétaires est favorisé par de nombreuses et belles voies de communication. En premier lieu, nous citerons le chemin de fer d'intérêt local d'Angoulême à Matha et la route nationale d'Angoulême à La Rochelle.
(...)
L'ancienne voie romaine de Saintes à Limoges traverse également la commune de Saint- Cybardeaux, de l'est à l'ouest.

Au sommet du mamelon élevé qui porte le bois des Bouchauds, se dressent des ruines importantes, appelées dans le pays Château des Fades, et qui passèrent longtemps pour avoir appartenu à un château féodal. Des fouilles entreprises dans la dernière moitié du dix-neuvième siècle ont permis de reconnaître la véritable destination de ce monument du passé. C'était un théâtre gallo-romain,
dont les gradins ont été complètement mis à jour et dont la présence en cet endroit laisse supposer l'existence d'une ville ou tout au moins d'un camp romain.

Ce théâtre devait être en effet très important, si l'on en juge par ses dimensions ; ce qu'il en reste forme un arc de cercle, dont la corde mesure cent mètres de longueur et dont les gradins s'appuient à la colline.

Il y eut cependant, au village des Bouchauds, un fief qui relevait de la baronnie de Montignac. A la fin du quinzième siècle, ce fief appartenait à Benoit Geoffroy. La famille Geoffroy le conserva jusque dans la première moitié du dix-huitième siècle. En 1735,
Jean Geoffroy, descendant de Benoît Geoffroy, vendit à Pierre Boisnier, sieur de Crévecœur, la terre des Bouchauds, qui fut rachetée, en 177, par Charles Green de Saint-Marsault, baron de Châtel- Aillon. La Révolution déposséda ce dernier et la terre des Bouchauds fut vendue comme bien national le 14 juin 1796.

Deux autres fiefs de la paroisse étaient Puyromain et Andreville ; comme le fief des Bouchauds, ces deux fiefs relevaient de la baronnie de Montignac.
(...)
Les premiers possesseurs nettement connus du fief d'Andreville sont les Martin, longtemps appelés Martin de la Pile et plus tard, Martin de Bourgon. Cette famille était issue, au seizième siècle, de l'échevinage d'Angoulême. En 1573 et 1574 « Noble Maistre Mathurin Martin, conseiller du Roy et garde des sceaulx en la senes chaussée et siège présidial d'Engoulmoys, maire et cappitaine de la ville d'Engoulesme » est dit sieur d'Andreville.

En 1577, dans son contrat de mariage, Pierre Vigier, écuyer, est dit avoir avoir eu le fief d'Andreville de sa mère, Catherine Normand.

Cependant vers la même époque, Jean Martin, qui vendait la terre de La Pile à Jacques Vigier et qui acquérait le fief de Bourgon, est également qualifié de sieur d' Andreville. Cela semble indiquer que les Martin avaient conservé, soit une partie de la terre d'Andreville, soit tout ou partie de ses droits et devoirs.

Nous savons du reste, par le fonds de l'évêché d'Angoulême, que Jean Raoul, écuyer, fils de Charles, sieur des Couronnes, et de Marie Martin, avait été seigneur d'Andreville. Son fils, Philippe Raoul, gentilhomme ordinaire de la maison du roi et capitaine au régiment de Champagne, est également qualifié de seigneur d'Andreville, dans un contrat de vente passé le 19 juillet 1670.

Par adjudication du 4 septembre 1697, la seigneurie d'Andreville fut acquise par Antoine Lebesgue, sieur de La Pinotte, maître de la poste à Saint-Cybardeaux et, le 14 février 1719, Judith Lebesgue épousait François de Massougnes, seigneur de Saint-Romain.

Le bourg de Saint-Cybardeaux (240 hab.), autrefois Saint-Cybard- des-Eaux, situé à trois kilomètres est de Rouillac et vingt-deux
d'Angoulême, est un gros bourg fort commerçant, construit des deux côtés de la route nationale d'Angoulême à la Rochelle.
(...)
Le bourg de Saint-Cybardeaux possède un bureau de poste et une étude de notaire. Les registres de l'état civil remontent à l'année 1610.

Les villages sont nombreux et importants. Nous citerons entrebautres: les Bouchauds (97 hab.), au pied du mamelon qui porte l'ancien théâtre gallo-romain ; Dorgeville (82 hab.), près de la voie romaine de Saintes à Limoges ; Grosville (63 hab.), à la limite de la commune de Rouillac; les Rocherauds (60 hab.), sur la route nationale ; Cougoussac (48 hab.), près des Bouchauds ; Dauve (40 hab.) et les Bruns (27 hab.), au nord de la commune, sur la route de Gourville ; Sainte-Catherine (36 hab.), dont une partie appartient à la commune d'Echallat; Brelinge (33 hab.); la Bergerie (26 hab.) ; Ckez-Proulaud (25 hab.), etc., etc.

Nous ne pouvons terminer cette monographie sans dire quelquesbmots d'une fête singulière qui remontait à une haute antiquité et qui s'est perpétuée jusque vers le milieu du dix-neuvième siècle.



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