GARAT











Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).


COMMUNE DE GARAT
Superficie = 1944 hect. 52; Population = 740 habitants.

Avant la Révolution, la commune de Garat formait deux paroisses : Garat et Ladoux. La paroisse de Ladoux com prenait le plateau élevé que parcourt aujourd'hui la route nationale d'Angoulème à Périgueux et s'étendait jusqu'à l'Anguienne, au sud. Elle possédait une église auj ourd 'hui disparue et dédiée à Sainte-Catherine. Son chef-lieu, Ladoux, a pris le nom de la patronne de son ancienne église, et forme aujourd'hui l'important village de Sainte-Catherine.

Cette partie de la commune de Garat est aride et peu fertile; les landes, qui couvrent une partie de la commune de Soyaux, se continuent sur son territoire et les habitants ne retirent que des récoltes
insuffisantes de ces terrains improductifs.

La partie de la commune formée par l'ancienne paroisse de Garat est beaucoup plus riche. Elle comprend principalement une vaste plaine ondulée, parcourue par le petit ruisseau de l'Echelle, qui arrose d'excellentes prairies ; aussi l'élevage du bétail est-il en honneur dans cette commune. On y engraisse surtout de très beaux bœufs, qui alimentent les foires d'Angoulême, ainsi que celles qui se tiennent au bourg de Garat le 3 de chaque mois. Le nord-est de la commune est couvert par la forêt domaniale de Bois-Blanc.
(...)
A Sainte-Catherine, se détachent de la route de Périgueux deux routes importantes : la route d'Angoulême à Nontron (chemin de grande communication n° 4) et la route de Sainte-Catherine à
Champniers (chemin de grande communication n° 23 du Pas de Fontaine à Chef-Boutonne).

La route de Nontron dessert les importantes tuileries de Denat. Un chemin d'intérêt commun se détache de cette route, traverse le bourg de Garat et se dirige vers le Quéroy, dans la commune voisine de Mornac.

Sur le territoire de la commune de Garat, dans une très forte position dominant l'Anguienne,se trouve le château de La Tranchade.

C'était, au Moyen-Age, le siège d'une des plus importantes seigneuries de l'Angoumois ; ses limites probables étaient : au nord, la rivière de la Touvre ; à l'est, le ruisseau de l'Echelle et au sud, les Eaux-Claires. Elle avait dans sa dépendance Ladoux, Garat, Dirac, Magnac, l'Isle-d'Espagnac, Soyaux et Hurtebise.

Au douzième siècle, La Tranchade était un des nombreux domaines des moines de Saint-Cybard, qui le cédèrent à un certain Gérard Ramnulphe, moyennant une redevance de dix sols à chaque changement de seigneur, plus la dime et la moitié des moulins qui pourraient y être construits.

Au quatorzième siècle, la seigneurie de La Tranchade appartenait aux seigneurs de Pressac ; au quinzième, un membre de la famille Saint-Gelais en devint propriétaire; puis elle passa entre les mains de la famille Nesmond. Enfin, au dix-septième siècle, Jean Normand de Puygrelier, troisième du nom, acquit la seigneurie de La Tranchade de la famille de Lambertic.

La famille Normand, qui devait sa noblesse aux nombreuses charges communales qu'elle avait remplies avec honneur à la mairie d'Angoulême, changea alors son nom de Puygrelier en celui de La Tranchade, qu'elle porte encore.

(...)
Pendant les troubles qui agitèrent le pays, lors de la minorité du roi Louis XIV, le château de La Tranchade fut assiégé par les Frondeurs. La garnison tint bon et résista à plusieurs assauts.

Le bourg de Garat (81 hab.), à neuf kilomètres est d'Angoulême, est situé sur le chemin d'intérêt commun de Sainte-Catherine au Quéroy ; il possède un bureau de poste. L'église, dédiée à Saint-
Pierre-ès-liens
, date du douzième siècle ; mais de nombreux remaniements en ont altéré le caractère. Le clocher est supporté par une tour carrée à deux étages et à fenêtres ogivées.

Le village de Sainte-Catherine (109 hab.), doit son importance plus grande à sa situation, au point d'intersection de la route de Périgueux et des routes de Champniers et de Nontron.

Indépendamment de La Tranchade, on trouve dans la commune, d'importantes propriétés : nous citerons principalement les Bournis et Chément.

Les Bournis, ancien lief ayant appartenu à la famille Birot, sont aujourd'hui la propriété de M. Manem. Dans la cour de la maison d'habitation, on remarque un vaste bassin alimenté par les eaux pluviales ; c'est un des plus grands réservoirs d'eau du pays.

A Chément, propriété de M. Debect,existe un silo des plus curieux.

Ce silo, taillé dans le roc, comprend trois chambres d'inégale grandeur ; la voûte de la plus vaste de ces chambres est soutenue au centre par un pilier. On descend dans le silo par un escalier taillé dans le rocher.


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