Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).
COMMUNE DE VILHONNEUR
Superficie = 935 hect. 56; Population = 426 habitants.
Située dans l'angle sud-est du canton, cette petite commune en est une des moins étendues et des moins peuplées. Toute la partie orientale est comprise dans la vallée de la Tardoire, qui commence à s'y perdre dans les gouffres dont son lit est semé ; le reste de la commune forme un plateau boisé et sans eau, où l'on cultive principalement les céréales.
La vallée de la Tardoire, très large, renferme de magnifiques prairies qui donnent d'excellents fourrages.
La rive gauche de la rivière est dominée par des rochers à pic, de l'effet le plus pittoresque, dans lesquels s'ouvrent de nombreuses grottes, en général peu profondes, mais qui présentent le plus vif intérêt. Ces grottes ont été explorées, notamment par MM. de Maret et Fermond, qui y ont recueilli de nom breux instruments et ustensiles en silex, en os, en bois de renne et en grès. La découverte de ces objets prouve, à n'en pas douter, que, dès les temps préhistoriques, une population nombreuse a dû habiter cette con-
trée.
La commune de Vilhonneur possède une station sur la petite ligne des chemins de fer économiques d'Angoulême à Roumazières par Montbron. Elle est, en outre, desservie par la route d'Angoulême à Montbron (chemin de grande communication n° 3 d'Angoulême à Séreilhac) et par un chemin d'intérêt commun qui, venu de Saint-Sornin, se dirige vers Marthon.(...)
Le bourg de Vilhonneur (36 hab.), à huit kilomètres sud de La Rochefoucauld et vingt-trois d'Angoulême, est situé sur la Tardoire, dans une position des plus pittoresques, au pied de deux mamelons qui s'élèvent à pic de chaque côté et qui forment une gorge sauvage, dont Vilhonneur occupe l'entrée. Son église n'a de remarquable que son ancienneté.
Vilhonneur possédait un château, dont il reste encore la tour d'entrée. C'était, en effet, une seigneurie qui, jusqu'à la fin du seizième siècle, appartint à la famille de Chambes ou mieux de
Jambes. En 1597, le mariage de Christine de Jambes avec Pierre Dussault, écuyer, seigneur de Villars-Marange, fit passer la seigneurie de Vilhonneur dans la famille Dussault, qui la conserva jusque vers le milieu du dix-huitième siècle. Le dernier possesseur de la seigneurie de Vilhonneur fut Pierre de Labatud, écuyer, seigneur du Maine-Gagnaud.
L'église de Vilhonneur possédait autrefois le mausolée du chevalier Pierre de Jambes, qui vivait au treizième siècle. Dans le dernier quart du dix-neuvième siècle, ce mausolée a été acq uis par le musée archéologique d'Angoulême et a été remplacé par une plaque commémorative en marbre noir, placée dans l'église de Vilhonneur, en juin 1880, par les soins de la Société archéologique de la
Charente. Ce mausolée se compose d'une dalle, sur laquelle le sire de Jambes est figuré couché, le casque en tête et couvert de sa cotte d'armes fleurdelisée.
Le centre de population le plus important de la commune est le village du Châtaigner (109 hab.), construit des deux côtés de la route de Montbron.
COMMUNE DE RANCOGNE
Superficie = 1251 hect. 69; Population = 367 habitants.
La petite commune de Rancogne est surtout remarquable par les magnifiques grottes qui s'étendent au-dessous de la colline qui supporte le bourg. Ces grottes ont été explorées pour la première fois en 1784, par le père Chabenat, grand carme conventuel de la communauté de La Rochefoucauld, qui rendit compte de ses impressions dans un mémoire imprimé à Limoges en 1785.
L'entrée principale de ces grottes se trouve au-dessous du bourg de Rancogne : on n'en connaît pas encore la profondeur réelle. Elles
comprennent deux étages de salles et de galeries, dans lesquelles les stalactites et les stalagmites affectent les formes les plus variées.
Un ruisseau coule au fond de ces abîmes. Située dans le bassin de la Tardoire, cette commune présente une grande analogie avec la commune voisine de Vilhonneur. Comme cette dernière, elle possède de belles prairies dans la vallée de la rivière.
Le plateau qui domine la Tardoire est très boisé et possède des terres bien cultivées, dont les récoltes, en céréales et en plantes sarclées (pommes de terre et topinambours), sont des plus rémunératrices.
L'angle nord-est de la commune est traversé par la route dépar- tementale N° 6 de Mansle à Séreilhac et la partie occidentale est desservie par le chemin d'intérêt commun de La Rochefoucauld à Chazelles. On trouve également dans la commune plusieurs chemins vicinaux ordinaires.(...)
Le château de Rancogne, situé sur la rive gauche de la Tardoire, date de deux époques différentes. La maison d'habitation, avec sa jolie galerie en bois, a été construite, vers 1519, par Jean Maindron, seigneur de Cressiec, et Marie Raymond, son épouse. La tour carrée de l'est et le reste du château ont été bâtis vers la fin du seizième siècle.
C'était le siège d'une importante seigneurie, qui, à partir du seizième siècle, appartint à la famille de Devezeau, encore existante.
C'est aujourd' hui la propriété de M. Desormeaux. Les hameaux de la commune de Rancogne sont peu importants.
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