Marthon (16211)

MARTHON Rue principale et vieille tour 


Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).
COMMUNE DE MARTHON
Superficie = 1281 hect. 70; Population = 594 habitants.

La châtellenie de Marthon fut, jusqu'à la Révolution, l'une des plus importantes de l'Angoumois. Sa juridiction s'étendait sur quatorze paroisses et ses seigneurs avaient droit de haute, moyenne et basse justice dans toute l'étendue de la châtellenie. C'est que la situation de Marthon, aux confins de l'Angoumois et du Périgord, en faisait une position importante pour ses possesseurs qui, de là, pouvaient surveiller toute la vallée du Bandiat.

Il existe encore un témoin de cette ancienne splendeur. C'est le vieux donjon, à moitié démantelé, qui domine le bourg et qui est encore digne d'attirer l'attention des touristes. Il se dresse au sommet d'une sorte de promontoire et semble encore vouloir protéger la ville qui s'était édifiée à ses pieds, sous la sauvegarde de ses épaisses et fortes murailles, aujourd'hui envahies par les ronces et les épines.

Ce donjon s'élevait au sud-ouest de l'ancien château, dont on peut encore distinguer l'enceinte. Il comprenait un rez-de-chaussée et deux étages. Le rez-de-chaussée était une basse fosse, dans laquelle on ne pouvait pénétrer que par une ouverture percée au sommet de la voûte.(...)
Le plus ancien seigneur, dont le nom soit parvenu jusqu'à nous, est Hugues de Marthon, qui mourut dans les premières années du douzième siècle. Il laissait trois enfants, dont l'aîné, Robert, lui succéda dans la baronnie de Marthon. Ce dernier fut un grand bienfaiteur de l'Église; il fit notamment d'importantes donations aux abbayes de Grosbot et de La Couronne.

Après lui, la baronnie de Marthon passa entre les mains de la famille de La Rochefoucauld,  probablement par le mariage de Guy IV, seigneur de La Rochefoucauld, avec l'héritière du baron de Marthon.

Pendant la guerre de Cent ans, les seigneurs de Marthon demeurèrent fidèles aux rois de France et soutinrent vaillamment la cause nationale. Aussi, dans la nuit du 5 au 6 mai 1347, les Anglais,
ayant surpris le château de Marthon, y mirent le feu et ravagèrent toute la châtellenie. Plus tard, lors des démêlés du roi Louis XI avec son frère Charles, duc de Guyenne, l'armée royale trouva, dans le château de Marthon, un point d'appui solide.(...)
Le fief de Limérac relevait de l'évêché d'Angoulême à hommagelige et au devoir d'une maille d'or, à muance de seigneur et de vassal. Au treizième siècle, ce fief appartenait à la famille Amigon, d'où il passa dans la famille Vigier.

En 1541, nous trouvons comme seigneur de Limérac, Vincent Hastelet, écuyer, maître de forges de Planchemesnier, et, en 1554, ce fief est légué par Jean Hélie de Colonges à sa sœur Marguerite, qui avait épousé Jacques de Devezeau, seigneur de Rancogne.

Le 1er avril 1585, ce dernier vendit Limérac à Jean Béchade, juge assesseur de Marthon, dont le fils, Etienne Béchade, épousa Antoinette de Villars. Etienne Béchade et Antoinette de Villars n'ayant pas laissé d'enfants, Limérac passa à Jacques de Fornel, mari d'Anne do Villars. La famille de Fornel possède encore le domaine de Limérac.(....)
Ces foires sont fort anciennes; car elles existaient dès le treizième siècle. Supprimées pendant la guerre de Cent ans, elles furent rétablies en 1471, à la demande de Marguerite de La Rochefoucauld, veuve de Jean de La Rochefoucauld. Abandonnées de nouveau, par suite du mauvais vouloir des habitants, elles furent encore rétablies en 1663, et fixées au 5 de chaque mois Aujourd'hui elles se tiennent le 21 de chaque mois, et des foires extraordinaires ont lieu les 3 novembre, décembre et janvier.

L'industrie est peu importante ; elle est représentée par une scierie mécanique et par quelques moulins. On trouve, dans la commune de Marthon, des carrières dont la pierre ressemble à celle de Vilhonneur; mais ces carrières ne sont pas exploitées La commune de Marthon est desservie par la ligne de chemin de fer d'Angoulême à Nontron, qui parcourt la vallée du Randiat.

Deux chemins de grande communication se croisent au bourg de Marthon : le chemin de grande communication N° 4 d'Angoulême à Nontron, qui suit également la vallée du Bandiat, et le chemin de grande communication N° 16 de Montmoreau à Montmorillon, qui parcourt toute la commune du sud au nord. Un chemin d'intérêt commun unit le bourg de Marthon, d'un côté avec le bourg de Mainzac et de l'autre avec celui de Saint-Germain.

Le bourg de Marthon (297 hab.), à huit kilomètres sud de Montbron et vingt-cinq kilomètres d'Angoulême, est situé sur la rive gauche du Bandiat, au point de jonction des routes d'Angoulême à Nontron et de Villebois-Lavalette à Montbron Bien qu'il ait perdu de son importance, ce bourg est encore une véritable petite ville commerçante, possédant un bureau de poste, une perception et une étude de notaire. Son église, dédiée à Saint-Martin, est une croix latine, dont le chevet est fortement incliné au nord. Le clocher carré, à deux étages, a dû être tronqué.(...)

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