Géographie historique et communale de la Charente.... par J. Martin-Buchey,... Martin-Buchey, Jules (1850-1918).
COMMUNE DE RICHEMONT
Superficie = 385 hect. 95 ; Population = 416 habitants.Située au nord de Javrezac, la petite commune de Richemont présente un aspect des plus riants. Bornée à l'ouest par les hauteurs de Montbrizard, de Monconseil, de Boismartin et de Bourgneuf, limitée à l'est par la ravissante vallée de l'Antenne, elle comprend, au centre, une série de collines qui descendent vers l'Antenne et qui finissent brusquement par des rochers à pic, surplombant la vallée.
Le charmant ruisseau du Ris-Bellot forme la limite septentrionale de la commune ; la limite méridionale est indiquée par la Combe à Baudry, qui traverse le beau parc de la Billarderie.
Ses rochers, ses grands bois, ses coteaux couverts de riches vignobles, ses vallons aux verdoyantes prairies, son Antenne avec ses vieux ponts et ses cascatelles donnent à la commune de Richemont un aspect des plus pittoresques, qui lui a valu une réputation des mieux méritées.
Nous devons signaler également les grottes situées sous le cimetière et qui paraissent avoir été habitées, les nombreux silex préhistoriques recueillis dans la commune et qui sont possédés aujourd'hui par de nombreux particuliers, et les vieux peupliers plantés au bas du cimetière et dont le tronc est si paissant que trois hommes suffisent à peine pour l'entourer de leurs bras.
L'industrie est représentée par une minoterie qui a remplacé, à Boussac, une ancienne papeterie, par un moulin établi en bas de l'église et qui, longtemps inutilisé, fournit aujourd'hui la force motrice et l'éclairage au séminaire, et enfin par une scierie à vapeur (...)
Le bourg de Richemont, à cinq kilomètres nord-ouest de Cognac, ne comprend guère que l'église et le château.
L'église, isolée sur une pointe de rocher, était primitivement la chapelle du château. C'est un monument roman très simple et très pur, mais qui paraît avoir subi des retouches nombreuses et profondes. Sous l'autel, s'étend une crypte des plus curieuses, qui a été classée récemment parmi les monuments historiques.
Près de l'église, s'élevait le château féodal, dont il ne subsiste que quelques vestiges. Ce château était la demeure de Seguin de Richemont, fils de Seguin Mesnard, seigneur d'Authon, en Saintonge, qui prit part à la seconde croisade en 1147. A quelle époque ce château fut-il détruit ? Nous ne saurions le dire. Toujours est-il qu'au seizième siècle, il était inhabitable et que les de Lestang, seigneurs de Richemont, avaient dû s'installer au logis de Boussac, qui leur appartenait également.
Le château actuel fut construit dansle premier tiers du dix-septième siècle par un fonctionnaire royal de Cognac, Pierre Jarousseau. Ce château changea fréquemment de propriétaire. Vers le milieu du dix-huitième siècle, il appartenait à Jean Moucheteau, dont la fille, Marie-Louise, épousa Jean Fé de Ségeville, lieutenant du roi à
Cognac: La fille de ce dernier épousa messire Guillet des Fontenelles et lui porta en dot le château de Richemont qui, ayant franchi la tourmente révolutionnaire sans être confisqué, fut vendu, en 1816,
par les héritiers de. Guillet des Fontenelles à M. Prouhet. La famille Prouhet, ayant fait de mauvaises affaires, fut obligée de vendre Richemont, qui fut acquis par M. Descordes, curé de Cognac. Ce dernier y installa aussitôt le petit séminaire.
En 1906, en exécution de la loi de séparation, le séminaire fut placé sous séquestre et maîtres et élèves en furent expulsés. (...)
L'église, isolée sur une pointe de rocher, était primitivement la chapelle du château. C'est un monument roman très simple et très pur, mais qui paraît avoir subi des retouches nombreuses et profondes. Sous l'autel, s'étend une crypte des plus curieuses, qui a été classée récemment parmi les monuments historiques.
Près de l'église, s'élevait le château féodal, dont il ne subsiste que quelques vestiges. Ce château était la demeure de Seguin de Richemont, fils de Seguin Mesnard, seigneur d'Authon, en Saintonge, qui prit part à la seconde croisade en 1147. A quelle époque ce château fut-il détruit ? Nous ne saurions le dire. Toujours est-il qu'au seizième siècle, il était inhabitable et que les de Lestang, seigneurs de Richemont, avaient dû s'installer au logis de Boussac, qui leur appartenait également.
Le château actuel fut construit dansle premier tiers du dix-septième siècle par un fonctionnaire royal de Cognac, Pierre Jarousseau. Ce château changea fréquemment de propriétaire. Vers le milieu du dix-huitième siècle, il appartenait à Jean Moucheteau, dont la fille, Marie-Louise, épousa Jean Fé de Ségeville, lieutenant du roi à
Cognac: La fille de ce dernier épousa messire Guillet des Fontenelles et lui porta en dot le château de Richemont qui, ayant franchi la tourmente révolutionnaire sans être confisqué, fut vendu, en 1816,
par les héritiers de. Guillet des Fontenelles à M. Prouhet. La famille Prouhet, ayant fait de mauvaises affaires, fut obligée de vendre Richemont, qui fut acquis par M. Descordes, curé de Cognac. Ce dernier y installa aussitôt le petit séminaire.
En 1906, en exécution de la loi de séparation, le séminaire fut placé sous séquestre et maîtres et élèves en furent expulsés. (...)
Les bâtiments du séminaire ne proviennent pas tous de l'ancien château ; de nombreuses constructions ont été ajoutées aux anciennes.
Boussac, dont nous avons parlé plus haut, est situé sur les bords de l'Antenne, à environ deux kilomètres de Richemont. Ce fut, comme nous l'avons dit, la propriété de la famille de Lestang.
Au dix-huitième siècle, Boussac appartenait à Jacques Théodore Perrin, qui, en 1787, y installa une papeterie, aujourd'hui remplacée par une minoterie. La famille Perrin est aujourd'hui représentée par un honorable négociant de Cognac, M. H. Perrin de Boussac. Boussac appartient à M. Martell.
En dehors de la Billarderie, la magnifique propriété de M. Hennessy, la commune de Richemont renferme quelques domaines remarquables : Montbrizard, ancienne propriété de la maison Marie Brizard et Roger, appartenant aujourd'hui à M. Hennessy ; Bourgneuf, à la famille de Bournonville; la Pommeraye, à M Callandreau ;
la Commanderie, ancienne ferme des Templiers, propriété de M. Fillioux, maire de la commune et d'autres plus petits.
Boussac, dont nous avons parlé plus haut, est situé sur les bords de l'Antenne, à environ deux kilomètres de Richemont. Ce fut, comme nous l'avons dit, la propriété de la famille de Lestang.
Au dix-huitième siècle, Boussac appartenait à Jacques Théodore Perrin, qui, en 1787, y installa une papeterie, aujourd'hui remplacée par une minoterie. La famille Perrin est aujourd'hui représentée par un honorable négociant de Cognac, M. H. Perrin de Boussac. Boussac appartient à M. Martell.
En dehors de la Billarderie, la magnifique propriété de M. Hennessy, la commune de Richemont renferme quelques domaines remarquables : Montbrizard, ancienne propriété de la maison Marie Brizard et Roger, appartenant aujourd'hui à M. Hennessy ; Bourgneuf, à la famille de Bournonville; la Pommeraye, à M Callandreau ;
la Commanderie, ancienne ferme des Templiers, propriété de M. Fillioux, maire de la commune et d'autres plus petits.
COMMUNE DE CHERVES
Superficie = 3392 hect. 79; Population — 1980 habitants.Cette commune est de beaucoup la plus vaste du canton. Elle s'étend depuis le département de la Charente-Inférieure, au nord , jusqu'aux portes de Cognac, au sud.
Elle est très variée d'aspect: à l'ouest, L'Antenne coule dans une vallée pittoresque, arrosant de belles prairies et décrivant de nombreux méandres ; de faibles ondulations de terrain dominent cette vallée et s'abaissent progressivement. Le nord et l'est de la commune appartiennent à la région dite du Pays-Bas et forment une vaste plaine couverte de vignobles magnifiques et de champs parfaitement cultivés. Toute cette partie est traversée par une sorte de canal auquel on donne le nom de Fossé du Roy, et qui, se détachant de l'Antenne, va rejoindre la Charente, près du Solençon.
Un petit affluent de l'Antenne, le Ris-Bellot, qui vient de la commune de Saint-André, sert de limite aux communes de Cherves et de Richemont.
L'agriculture est en grand honneur dans la commune de Cherves, et les terres en friche y sont des plus rares. La vigne en est la principale culture et couvre le tiers de la surface totale. La partie occidentale est bien boisée ; le reste de la commune renferme de beaux cham ps de blé et de magnifiques prairies, tant naturelles qu'artificielles.
A Champblanc, se trouvent de très importants gisements de pierre à plâtre exploités par M. Daunizeau et par M. Manuel. L'exploitation de M. Daunizeau est de beaucoup la plus importante. Sur l'Antenne,
se trouvent quelques moulins actuellement en chômage.
La commune est traversée, du sud au nord, par la petite ligne d'intérêt local de Cognac à Saint-Jean-d'Angély, qui dessert le bourg de Cherves. Les autres voies de communication sont la route de Cognac à Saint-Jean-d'Angély (route départementale N° 2 d'Aubeterre à Saint-Jean-d'Angély) et la route de Cherves à Matha (chemin de grande communication N° 21 d'Aubeterre à Matha), qui se détache de cette dernière route. De nombreux chemins d'intérêt commun complètent ce réseau. L'un, qui vient de Cognac, parcourt toute la partie orientale de la commune et se dirige vers Bréville ;
un autre, venu de Sainte-Sévère, traverse le nord de la commune et se dirige vers Mesnac ; un troisième quitte la route de Matha près du bourg de Cherves et va rejoindre Nercillac ; enfin un quatrième unit le pont de Saint-Sulpice, sur la route de Saint-Jean-d'Angély, à la commune de Saint-André. Ajoutons que la commune est traversée par l'ancienne voie romaine de Saintes à Lyon, qui passe à proximité du bourg de Cherves.
Le bourg de Cherves (468 hab., y compris sa banlieue), à sept kilomètres nord de Cognac, est bâti dans une belle situation, au sommet d'une colline d'où l'on domine d'un côté la vallée de l'Antenne et de l'autre, la riche plaine du Pays-Bas. Il possède un bureau de poste et est le siège d'une perception.
Son église, du douzième siècle, dépendait du prieuré de Saint-Léger de Cognac. C'est une des plus jolies églises à coupoles de l'arrondissement de Cognac ; elle possède trois coupoles demi- sphériques et une abside. Le clocher, dont la base est également du douzième siècle, est surmonté d'une flèche à assises imbriquées et terminé en cône aigu.(...)
En 1445, la terre de Cherves appartenait à Pierre de Parage, dont la fille, Jeanne, épousa Jacques Adam, bourgeois et échevin de Cognac. Ce dernier mourut en 1523, et ses héritiers vendirent la terre de Cherves, entre 1530 et 1535, à Jacques Chesnel, sieur des Réaux, gouverneur de Cognac.
Le petit-fils de Jacques Chesnel, François, épousa Renée de Puyrigault, qui lui apporta en dot les terres de Mesnac et de Chazotte, et laissa ses biens à son fils, Charles-Roch Chesnel.
Ce dernier, se trouvant trop à l'étroit dans le vieux manoir de ses ancêtres, fit construire, en 1610, un nouveau château qu'il dénomma le Château-Chesnel. Ce château fut construit dans une admirable situation, au sommet d'une colline d'où l'on domine toute la vallée de l'Antenne. C'est une magnifique construction, complètement entourée d'un parapet crénelé, qui lui donne un aspect féodal des plus imposants.
De son mariage avec Louise de Saint-Georges, Charles-Roch Chesnel eut trois enfants. L'aîné, Josias Chesnel, fut un homme de guerre remarquable ; il prit une part active au siège de Cognac, en 1651. Il fut dans l'obligation d'aliéner une partie de ses terres pour payer les dettes de sa maison.
Charles-Louis Chesnel, petit-fils de Josias, se distingua dans la marine.
Il devint capitaine de vaisseau, puis chef d'escadre. Son fils étant mort jeune, son héritage passa, vers 1754, à sa fille, mariée au comte d'Orvilliers. Ce dernier fut un de nos marins les plus remarquables. Nommé en 1778 au commandement de l'escadre de l'Océan, il livra aux Anglais la bataille d'Ouessant et y battit complètement l'amiral Keppel. Après cette brillante affaire, il fut chargé du commandement des escadres réunies de France et d'Espagne.
(...)
Après la tourmente révolutionnaire, le Château-Chesnel devint la propriété d'un des héritiers de la comtesse d'Orvilliers, M. Frétard d'Ecoyeux. Ce dernier, afin d'éviter à ses filles les embarras
d'une licitation, vendit le domaine du Château-Chesnel, en 1862. Le possesseur actuel de ce beau domaine est M. le comte de Roffignac.
Le 11 décembre 1896, un journalier, qui était occupé à des défrichements, dans un pré situé à proximité du Château-Chesnel, mit au jour un certain nombre d'obj ets destinés au culte. Ces objets sont très remarquables et constituent un véritable trésor.
Ce sont : une clochette, un coffret, une coupe, trois croix de procession, un crucifix, un lampier, une statuette et un triptyque.
La pièce la plus remarquable est le triptyque, grâce à sa conservation parfaite, à la beauté de son style et au charme de sa décoration émaillée. Il représente une descente de croix. Ce trésor devait provenir probablement de l'une des abbayes voisines de Fontdouce, de Bassac ou de Châtres.
Dans le parc du Château-Chesnel, une source abondante sort d'un rocher en forme de grotte : c'est la fontaine des Lions, ainsi nommée parce qu'on y voit deux lions sculptés dans la pierre.
La commune de Cherves renferme de nombreux villages, parmi lesquels nous ne citerons que les principaux : Orlut (246 hab.), gros hameau autrefois siège d'une obédiencerie ayant appartenu à l'abbaye de Saint-Cybard et assez importante pour avoir eu pendant quelque temps le titre de prieuré; Champblanc (150 hab.), au centre de l'exploitation des carrières de plâtre ; la Garnerie (83 hab.),
au nord du bourg de Cherves ; l'Epine (74 hab.) ; Fontenille (62 hab.), dans le sud de la commune ; Champéroux (33 hab.), sur la route de Saint-Jean d'Angély ; le Pont (31 hab.), sur l'Antenne,
à la limite de la commune de Saint-Sulpice ; l'Houmade (27 hab.), sur le Ris-Bellot ; le Coudret (27 hab.) ; Chez-Pinaud (25 hab.) ; Chez-Pelé (23 hab.); Masseville (52 hab.), à la limite de la commune
Environs de CHERVES. Usine à Plâtre de Champblanc. Cour intérieure.
Le 9 juillet 1878, Pierre DANIZEAU a l'autorisation de construire un four à plâtre au lieu-dit l'Etang, afin de pouvoir exploiter les carrières de gypse de Montgaut et de Champblanc. Au début du 20e siècle, l'usine possède sa propre gare et un embranchement ferroviaire pour le chargement de wagons à l'intérieur des bâtiments.
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