Soyaux (Angoulême)



1966 -   terrassements des bâtiments de la rue des Frères Pélissier au Champ de Manoeuvres, photographie prise depuis la cabine de grue. Au fond, à Angoulême, le lycée de Bel-Air et sur la droite l'aménagement en cours du secteur de Lunesse.


COMMUNE DE SOYAUX

Superficie = 1272 hectares 47 ; Population = 1630 habitants.

Cette commune doit le chiffre élevé de sa population à sa proxi-
mité d'Angoulême. Ses trois centres les plus importants ne sont
en réalité que des faubourgs du chef-lieu.

Au point de vue agricole, c'est une des communes les plus
déshéritées du département. Très boisée dans sa partie occidentale,
elle comprend, à l'est, un vaste plateau stérile, situé entre les val-
lées de l'Anguienne et de la Font-Noire, où l'on ne rencontre que
des landes et des bruyères. Il est impossible d'exprimer le senti-
ment de tristesse infinie, qui s'empare du touriste, lorsqu'il parcourt
cette vaste plaine monotone, où les arbres eux-mêmes ont de la
peine à pousser.

On extrait de ces landes un sable rouge qui se prête admirable-
ment à la confection des moules ; aussi la fonderie de Ruelle et
les fonderies d'Angoulême en font-elles une grande consommation.

Il y a une soixantaine d'années pourtant, ces landes solitaires
présentaient, pendant deux ou trois jours du mois de mai une
animation inaccoutumée. Toute la haute société d'Angoulême et
du département, une partie même de celle des départements voi-
sins se donnaient rendez-vous dans ces landes pour assister aux
courses de chevaux. Mais, depuis que l'hippodrome a été établi sur
les chaumes de la Tourette, rien ne vient plus troubler le silence
de ces lieux inhabités.
(...)
C'est sur le territoire de cette commune, entre la route de Péri-
gueux et celle d'Angoulême à Séreilhac, que se trouve le champ de
manœuvres pour les troupes d'artillerie en garnison à Angoulême,
La commune de Soyaux est traversée dans toute sa largeur, de
l'ouest à l'est, par la route nationale d'Angoulême à Périgueux. De
plus un bon chemin d'intérêt commun unit le bourg de Soyaux à
l'Isle-d'Espagnac et à Magnac.

L'extraction des pierres de taille est une des principales res-
sources des habitants. On rencontre, en effet, dans la commune de
Soyaux, de belles carrières, parmi lesquelles nous citerons celles
du Peux et de Bersour, qui ont fourni une partie des pierres
employées à la construction de l'Hôtel de Ville d'Angoulême.

Le bourg de Soyaux (125 hab.), à quatre kilomètres est d'Angou-
lême, est un petit bourg insignifiant, situé près de la route de Péri-
gueux et ne possédant aucun monument digne d'être cité ; son église
elle-même n'a de remarquable que son ancienneté ; elle doit dater
du onzième siècle.

Grapillet (549 hab.), Toutifaut (237 hab.) et Beaumont (238 hab.)
ne forment en réalité qu'une seule agglomération. On peut consi-
dérer ces trois villages comme le prolongement du faubourg de la
Bussatte, en dehors de la commune d'A ngoulême.

A Beaumont se trouvent les vastes ateliers de façonnage du
papier de M. Coussot- Desbordes.

En venant d'Angoulême, on rencontre, sur la droite de la route
de Périgueux et presqu'en face du bourg de Soyaux, le village des
Pétureaux (64 hab.), remarquable par les restes d'un ancien cime-
tière, qui a dû être très important et où l'on trouve encore de nom-
breux cercueils en pierre. Ce devait être le cimetière d'Angoulême
pendant les premiers tem ps du Moyen-Age.
(...)
Sur le sommet d'une colline, dominant l'Anguienne, se voit le
logis de Frégeneuil, autrefois siège d'une seigneurie, qui, au milieu
du seizième siècle, appartenait à Pierre Géraud, écuyer. Acquis par
la famille des Ages, Frégeneuil passa ensuite aux mains de Jacques
Le Musnier, seigneur de Moulidars; plus tard, il fut possédé par
la famille Fé, l'une des familles les plus remarquables des environs
de Châteauneuf. Après avoir été pendant longtemps la propriété de
la famille Vigneron, Frégeneuil appartient aujourd 'hui à M. Rivaud.

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